L’ONG OXFAM S’INQUIÈTE DE LA PERSISTANCE DES INÉGALITÉS FEMMES HOMMES EN FRANCE

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L’ONG Oxfam a dévoilé hier, à la veille du forum économique de Davos (Suisse) réunissant les acteurs économiques les plus riches de la planète, son rapport sur les inégalités dans le monde. Sans surprise hélas, les inégalités se creusent partout et aussi en France.

Il est toujours plus simple de visualiser les rapports monétaires par comparaison. Ce que s’emploie à calculer l’ONG qui cite :« La richesse combinée des 22 hommes les plus fortunés au monde est supérieure à celle de l’ensemble de la population féminine d’Afrique » Les femmes sont en première ligne de ce rapport intitué « Celles qui comptent ». Et sans amélioration, Oxfam rappelle que les inégalités économiques échappent à tout contrôle, avec un clivage sexiste qui laisse les milliards d’heures de travail de soin effectuées par des femmes peu ou pas rémunérées.

Le système social en danger

Oui mais c’est ailleurs ! Pas tout à fait, dans une de ses section, le rapport sur l’inégalité s’intéresse à la France. Il alerte sur la mise en danger du système social « à la française » sur lequel pèse une « fiscalité (qui) repose de manière croissante sur des impôts régressifs comme la TVA et la CSG ». Et dénonce des inégalités de plus en plus criantes entre les femmes et les hommes. « Les inégalités de salaire entre les sexes diminuent mais les hommes gagnent toujours 22,2% de plus que les femmes » (source INSEE) rappelle l’ONG.

Les mères de famille monoparentale sont particulièrement touchées : parmi celles qui travaillent, plus d’une sur quatre est pauvre.

Les femmes sur représentées dans les secteurs à faible rémunération

Sur représentées dans les métiers et secteurs à faible rémunération (Les assistantes maternelles, les employées de maisons, aides à domicile et aides ménagères), « Les femmes sont concentrées dans 12 familles professionnelles, dévalorisées financièrement et socialement, où les qualifications et la pénibilité ne sont pas reconnues ». La France est de surcroit à la traine de l’Europe côté salaire, une aide soignante gagne 30% de moins que sa consœur espagnol. Plus globalement « le risque de grossesse » est au XXIème siècle toujours un frein à l’embauche et à la promotion. Cette discrimination est largement relayé par un congé paternel peu promu. 11 petits jours contre 8 semaines en Espagne.

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La valorisation du travail de soin non rémunéré des femmes en France contribuerait à 399 milliards d’euros. L’Organisation internationale du Travail (OIT) estime que cela équivaut à 14,8 % du PIB français.

L’allongement de durée du travail pénaliserait les femmes

Pour les femmes qui échappent cette première discrimination, on passe à la section retraite qui intéresse l’ONG. La réforme qui sera présentée le 24 janvier en Conseil des ministres est qualifiée « de miroir grossissant des inégalités. Les femmes touchent en moyenne des pensions inférieures de 42% à celle des hommes, 26% si l’on prend en compte les pensions de reversion. « En allongeant la durée du travail pour toucher une retraite à taux plein ou en imposant une décote pour carrière incomplète, la réforme pourrait pénaliser les carrières hachées », majoritairement celles des femmes. « C’est le résultat d’un système économique qui perpétue ces inégalités en cantonnant les femmes dans les métiers les plus précaires et les moins rémunérés« .

Les préconisations d’Oxfam

Oxfam préconise d’augmenter réellement les pensions minimums et notamment « d’Instaurer un minimum retraite à hauteur du SMIC ». A ce jour, la réforme prévoit une pension de 85% du SMIC sous réserve de carrière complète. Par ailleurs, le rapport souligne qu’il faut « attaquer le problème à la racine en réduisant les écarts de salaires, particulièrement entre les femmes et les hommes ». Il suggère de revaloriser et d’améliorer les conditions de travail des métiers de soins à prédominance féminine (santé, éducation, aide à la personne, assistante maternelle,propreté). Et de supprimer les systèmes de décote pour les carrières incomplètes

Oxfam demande la publication d’une étude d’impact

Enfin, Oxfam demande au gouvernement de produire une évaluation détaillée et publique des conséquences de la réforme des retraites sur les femmes. Pour l’heure, il existe une étude d’impact intermédiaire non rendue publique. Selon les informations du Monde qui a eu accès à l’étude présentant une vingtaine de cas type, « Le système universel devient plus favorable à partir du moment où l’assurée liquide sa retraite à partir de l’âge d’équilibre ».

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