VÉRONIQUE SANSON : « JE N’AIME PAS CE MOT FÉMINISTE »

Dans une récente interview donnée à Femme Actuelle, la chanteuse de 72 ans Véronique Sanson a déclaré n’être pas féministe. Une affirmation inattendue dans un contexte où les courants féministes sont multiples et où ce mouvement prend toute sa place dans la société.

En aucun cas le féminisme ne s’inquiète donc de dépasser les hommes et d’inverser les positions de force qui sont actuellement en oeuvre dans nos sociétés occidentales. Pourtant encore aujourd’hui, alors même que le féminisme est très largement médiatisé, certaines personnes semblent encore incertaines quant aux objectifs de ce mouvement. C’est en l’occurence le cas de la chanteuse Véronique Sanson, âgée de 72 ans, et qui a déclaré dans une interview pour Femme Actuelle sortie le 9 août : “Je ne suis absolument pas féministe”. Une déclaration surprenante et quelque peu déconcertante quand on réalise que Véronique Sanson fait sans doute partie de ces premières générations de femmes ayant pu voter, et dont les mères se sont battues pour obtenir une plus grande égalité avec les hommes.

Une définition souvent malmenée

Féminisme : Mouvement social qui a pour objet l’émancipation de la femme, l’extension de ses droits en vue d’égaliser son statut avec celui de l’homme, en particulier dans le domaine juridique, politique, économique.Telle est la définition du féminisme d’après le site du CNRTL. Le féminisme ne relève donc pas d’une volonté de dépassement de la femme par l’homme ou d’une quelconque menace pour les droits des hommes. Il s’agit simplement de permettre aux femmes d’acquérir les mêmes droits que ceux dont disposent les hommes pour mener les deux genres à une égalité plus certaine.

Des grands noms du féminisme comme Simone de Beauvoir sont à l’origine de courants plus restreints du féminisme, comme le courant universaliste. La cause féministe soutenue par ce courant aspire par exemple à promouvoir les femmes au rang de “sujet” et non plus d’objet, pour leur permettre de devenir des individus “neutres”, dont les droits sont ceux qui sont énoncés par les lois, au même titre que les hommes.

«Je n’aime pas ce mot »

Dans cette même interview, l’artiste déclare : “Je n’aime pas ce mot, « féministe ». Etre féministe, c’est un délit. Moi, je ne suis pas du tout féministe, je suis pour que les hommes soient moins machos et arrêtent de parler de nous comme des salopes.”. La lutte contre le machisme des hommes et la maltraitance sur les hommes ne seraient-elles pas justement des engagements chers aux féministes ? Un discours paradoxal, ce que ne manque pas de souligner la journaliste qui mène l’interview. Pour justifier son point de vue, Sanson évoque … le fait que le mot ne plaise pas aux hommes. Selon elle, les hommes “harcèlent” les femmes mais “quand on leur parle de féminisme, c’est pire”.

Pourtant, le féminisme pourrait devenir une norme, par opposition à une minorité sexiste. Dans une interview de 2016, l’actrice britannique Maisie Williams faisait une suggestion intéressante. Au lieu de se déclarer comme féministe, elle proposait que ceux qui ne le sont pas soient décrits comme sexistes. L’interprète d’Arya Stark de Game of Thrones souligne qu’être féminisme devrait être une norme, une banalité pour chacun de nous, et qu’il n’y a pas de raison particulière de le mentionner par un mot qui peut effrayer certaines personnes, comme c’est le cas de Véronique Sanson dans cette interview. L’actrice suggérait ainsi que l’on soit “soit une personne normale, soit une personne sexiste”. Un raisonnement qui fait sens.

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