Cecile Richards, militante féministe et ancienne présidente du Planning Familial, est décédée le 20 janvier 2025, à l’âge de 67 ans. Figure majeure de la lutte pour les droits des femmes, elle a marqué l’histoire dans un contexte de régression sans précédent aux États-Unis.
Cecile Richards, militante féministe et ancienne présidente du Planning Familial américain, s’est éteinte le 20 janvier 2025, à 67 ans. Dans un contexte de régression sans précédent des droits reproductifs aux États-Unis, elle a incarné un rempart contre les attaques politiques visant à limiter l’accès à l’avortement et aux soins de santé reproductive. Son combat pour les droits des femmes a marqué l’histoire, au point de faire d’elle l’une des figures les plus influentes de la lutte pour l’égalité des sexes outre-Atlantique.
À la tête de Planned Parenthood pendant plus d’une décennie (2006-2018), Cecile Richards a transformé cette organisation en une force politique et sociale incontournable. Sous son leadership, le réseau a vu son nombre de soutiens tripler, atteignant 11 millions de membres. Elle a également modernisé ses services, facilitant l’accès aux soins pour des millions de femmes, souvent issues des communautés marginalisées. Pendant son mandat, Richards a dû faire face à des attaques virulentes, notamment des tentatives répétées de réduire le financement fédéral de l’organisation. Son témoignage devant le Congrès en 2015 reste un moment clé de sa carrière : elle y avait défendu, avec calme et détermination, le rôle crucial de Planned Parenthood malgré les accusations infondées portées contre l’organisation.
Un combat face à un contexte politique hostile
Le contexte politique dans lequel elle a évolué était particulièrement hostile. L’annulation de l’arrêt Roe v. Wade en 2022 par la Cour suprême américaine, qui a mis fin au droit constitutionnel à l’avortement, a marqué un tournant dans la bataille qu’elle avait menée toute sa vie. Bien qu’elle ait quitté Planned Parenthood avant cette décision, Cecile Richards n’a jamais cessé de dénoncer ces reculs. Même après son diagnostic de glioblastome en 2023, elle a continué à militer, lançant le projet « Abortion in America », une initiative visant à mettre en lumière les conséquences concrètes des interdictions d’avortement sur les femmes à travers des récits personnels.
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La militante ne se limitait pas à la défense des droits reproductifs. En cofondant en 2019 l’organisation Supermajority, elle a élargi son combat en s’attaquant aux inégalités systémiques qui touchent les femmes, en réunissant des générations et des communautés autour d’un objectif commun : bâtir une société plus juste. Elle considérait l’égalité des sexes comme un enjeu transversal, touchant à la fois la santé, l’économie et les droits civiques.
Sa vision, portée par un héritage familial marqué par l’engagement politique – elle était la fille d’Ann Richards, ancienne gouverneure du Texas – s’est traduite par une approche profondément humaine et inclusive. En novembre 2024, quelques mois avant sa mort, le président Joe Biden lui avait décerné la Médaille présidentielle de la liberté, saluant une vie dédiée au progrès social et aux droits des femmes.