PLACE DES FEMMES DANS LES MÉDIAS : LE SYNDICAT DE LA PRESSE INDÉPENDANTE (SPIIL) SE VEUT PRO ACTIF

place des femmes dans les médias
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Répondant à l’invitation de la députée Céline Calvez en charge de la mission sur la place des femmes dans les médias, François Méresse, le directeur général du Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (SPIIL) lance une consultation sur l’ensemble de ces questions. Une pro activité bienvenue dans la profession.

La récente Une du Parisien affichant 4 experts sur le monde de demain a allumé la mèche de l’indignation. Pas une seule femme pour penser l’après ! Marlène Schiappa a dans la foulée, missionné la députée Céline Calvez sur la place des femmes dans les médias en temps de crise. Le sujet est plus important qu’il n’y parait. « Il s’agit de faire remonter des bonnes pratiques pour mesurer les engagements des entreprises de presse sur les sujets égalité femmes hommes, tant sur le travail journalistique avec la difficulté de mobiliser des expertes, que sur la place des femmes dans les rédactions » précise François Méresse à la tête d’un syndicat qui regroupe 210 éditeurs et éditrices de presse.

Les expertes moins visibles pendant le confinement

Un large spectre à balayer qui a pour ambition de recueillir les bonnes pratiques en la matière, y compris au moment de la formation dans les écoles de journalisme. Si la question de l’égalité femme homme au sein des entreprises est déjà évaluée quantitativement par l’index Pénicaud, il manque à l’analyse des données qualitatives. « Des entreprises obtiennent un bon score alors qu’en interne les salariées ne se sentent pas toujours très bien considérées » confirme François Méresse. Le confinement est venu amplifié une situation déjà déséquilibrée.  » Les femmes ont énormément souffert du confinement, elles ont du gérer leur vie professionnelle avec la charge classique du foyer. Ce qui a rendu les femmes expertes encore moins visibles, car beaucoup moins réactives aux sollicitations d’interviews, au delà de la question du défaut de légitimité qu’ont souvent les femmes par construction sociale ».

La mauvaise excuse pour ne pas promouvoir les femmes

Sur cette question de la représentativité des femmes dans les médias, le discours est souvent le même note Français Méresse. « Les éditeurs disent on aimerait avoir des femmes à des postes plus importants mais on ne les trouve pas ! ». Le site les Expertes en fait le recensement, l’excuse n’a plus court. Certains syndicats sont plus réticents car ils craignent que l’adoption de normes législatives interfère avec la ligne éditoriale des journaux. Le SPEM, syndicat des éditeurs de presse magazine a une vision différente. « Il y a beaucoup de magazines féminins et une plus grande part d’entreprises ont des femmes à de haut niveau de responsabilités » souligne le directeur du SPIIL. Un contexte favorable mais « on ne peut pas réserver une juste place aux femmes seulement dans les magazines féminins ».

Beaucoup d’éditrices de presse indépendante

Une fois les bonnes pratiques répertoriées, à l’instar de celle de Médiapart qui mesure les temps de paroles des hommes et des femmes au sein des conférences de rédaction, François Méresse souhaite privilégier les mesures incitatives sur la base d’un état des lieux. « Au sein du SPIIL il y a beaucoup d’éditrices » souligne-t-il. La création d’une entreprise de presse est souvent une issue face au plafond de verre auquel se heurtent les femmes. Cette spécificité n’est pas dans l’adn d’autres syndicats, qui estiment que les mentalités changeront avec la jeune génération. Un vœux pieux, car en l’absence de culture d’entreprise forte, l’ancien modèle subsistera estime le directeur du SPIIL.

Le SPIIL leader sur le sujet

Au SPIIL, l’heure est à la consultation des adhérents. Un large panel pour recenser de bonnes pratiques. « Nous avons déjà des chartes sur la publicité, sur la déontologie mais rien sur sur les questions d’égalité de salaire, sur gestion des cas de harcèlement » déplore François Méresse. Obtenir sur cette base un consensus des éditeurs du SPIIL serait une première étape concrète qui pourrait valoir pour tout le secteur. « Nous avons une parole intéressante à faire valoir ».

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