« OSER DEMAIN » LE BILAN DE COMPÉTENCES DES QUINQUA QUI INTÈGRE L’ÉCONOMIE DE DEMAIN

Laurence Besançon
Laurence Besançon fondatrice de «Oser demain »

Laurence Besançon la fondatrice d’ « Oser demain » fait du bilan de compétences un levier pour se positionner sur les métiers de demain. Une ouverture inédite pour les 50 + qui cherchent un sens professionnel aligné sur leurs valeurs.

« Alors que 2 actifs sur 3 envisagent désormais de changer de travail, 81 % déclarent vouloir être en cohérence avec leurs valeurs et convictions personnelles » affirment deux études que Laurence Besançon cite pour redéfinir sa conception du bilan de compétence. Après deux décennies dans le marketing au sein de PME et de grands groupes, l’entrepreneuse a quitté le salariat à 40 ans pour trouver sa voie. Une « éclosion tardive » qu’elle met, à l’orée de la cinquantaine au service des 80% de femmes qui la consultent. Elle y inclue les enjeux d’une économie de transition et la force du collectif. Interview.

Le questionnement professionnel autour de la quarantaine concerne une majorité de femmes, comment l’expliquez-vous ?

On a l’impression qu’il faut tout faire entre 30 et 40 ans et si ce n’est pas le cas, c’est foutu ! Il faut construire la famille, la carrière et si on n’obtient pas un poste de direction à 40 ans c’est catastrophique. Ce qui engendre tout un questionnement : est ce que je me suis trompée de voie, je n’arrive pas à évoluer parce que je ne comprends pas les codes de l’entreprise ? Ce n’est pas évident pour les personnes que j’accompagne qui ont entre 40 et 55 ans. Je me suis lancée dans l’entrepreneuriat alors que j’étais déjà mature.

Comment concevez-vous le bilan de compétences ?

Mon ambition est de créer une communauté d’entraide, ce n’est pas juste un bilan de compétences en one-to-one, on veut initier une dynamique collective. Traverser une transition seul, se questionner sur sa position dans l’entreprise dans un environnement parfois hostile, c’est compliqué. Notre sujet était de favoriser un «être ensemble ». Notre grande différence est cet axe. Toutes les personnes qui nous sollicitent ont un passé professionnel sur lequel elles peuvent se connecter, avec des contextes de vie qui sont proches. Ce qui est précieux lorsque l’on est confronté à des perspectives de carrière qui se complexifient.

Quelles sont les motivations exprimées pour faire ce point sur la carrière ?

Il y a de nombreuses situations de burn-out et de lassitude. Il y a tout un sujet sur comment on se reconnecte à qui on est et je suis beaucoup sur cette ligne. Nous avons intégré une étape d’introspection très exigeante. Nous connectons tous les éléments recueillis pour comprendre la structure de leur motivation profonde, leur adn.

Est ce pour annoncer ce changement de paradigme que vous avez changé le nom de votre entreprise ?

Nous avons changé de nom pour Oser demain, je voulais permettre à notre génération de comprendre mieux les enjeux et les opportunités qui découlent de ces transformations que nous sommes en train de vivre, l’économie est en train de changer. La directrice générale de Linkedin a dit récemment que les femmes étaient déjà en retard par rapport aux hommes sur ces fameuses compétences « vertes » qui commencent à être les plus demandées sur le marché de l’emploi aujourd’hui. C’est un nouvel eldorado économique et c’est dommage de ne pas proposer dans un cadre de bilan de compétences une ouverture sur ces enjeux là à une génération moins acculturée.

De façon concrète comment intégrez-vous cette dimension ?

Nous avons créé la fresque des opportunités, un atelier au cours de laquelle nous confrontons les participants à cette nouvelle économie et aux initiatives émergeantes qui adressent les objectifs de développement durable et leurs impacts sur les métiers.

Vous insistez également sur la dimension du réseau ?

Les hommes voient le côté utilitaire du réseau. Il faut casser l’image très américaine du réseau très « je te prends je te jette » ! Les femmes ont plus de mal avec ça, mais tout le monde a un réseau. Après 40 ans c’est plus compliqué, on est obligé de donner plus de soi parce que le réseau est plus exigeant.

Est ce que l’entrepreneuriat est une option en seconde partie de carrière ?

il y a une petite proportion de personnes qui va vers l’entrepreneuriat, mais cela ne correspond pas à tout le monde, il y a un coût à payer et tout le monde n’a pas l’énergie pour se lancer. Nous insistons beaucoup sur la démarche réseau avec une vision à 5 ans, c’est réaliste. Nous les faisons réfléchir aux différentes étapes par lesquelles ils vont passer, l’une d’elle peut être du job crafting en interne, et monter en paralèlle un projet de recherche ou de formation.

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