L’élection du nouveau président Argentin l’ultra libéral Javier Milei annonce la mise en place d’un programme choc, au titre duquel plusieurs ministères pourraient disparaitre dont celui dédié aux droits des femmes.
Javier Milei était un inconnu en politique il y a deux ans. Son ascension météorique l’a propulsé à la tête de l’Argentine. L’économiste libertarien de 53 ans a su profiter de la colère du peuple pour faire la différence lors de l’élection de dimanche 19 novembre. Le contexte lui a été favorable, une inflation de 143% et une pauvreté qui place 4 Argentins sur 10 sous le seuil de pauvreté ont fait basculé les électeurs en sa faveur.
Alors que le scrutin était annoncé serré face à son principal opposant le péroniste Sergio Massa, Javier Milei a été élu avec 55,7% des suffrages. Dans des campagnes choc où il se met en scène avec une tronçonneuse, le nouveau président illustre les coupes budgétaires à venir. « Cette aberration appelée justice sociale, synonyme de déficit budgétaire ». Une annonce qui devrait se concrétiser par la privatisation de l’éducation et de la santé. Et par la disparition d’une dizaine de ministères dont celui du droit des femmes. Et celle du concept juridique féminicide.
Ses déclarations outrancières sur les droits des femmes ont accompagné sa campagne. « Le ministère de la Femme, je l’éliminerai. Je ne m’excuserai pas d’avoir un pénis. Je n’ai pas à avoir honte d’être un homme blanc, blond, aux yeux bleu clair. »
Menace sur le droit à l’avortement
Le droit à l’avortement légalisé par le Parlement le 30 décembre 2020 jusqu’à 14 semaines de grossesse pourrait être remis en cause. Javier Milei a promis d’abroger la loi qui le garantit avant d’infléchir sa position en promettant un réferendum sur le sujet. Les associations féministes ont souligné dans une tribune publiée le 22 septembre qu’elles ne voulent pas répondre à Milei, « mais affirmer [leurs] propres droits ».
Avec la volonté de réduire la part de l’Etat à son plus strict minimum, le nouveau chef d’Etat ambitionne de faire de son pays « une puissance mondiale », une version argentine jumelle de « Make America great again » de son modèle Donald Trump.