AAFA-Tunnel de la comédienne de 50 ans tient les comptes depuis 2015 grâce à son baromètre quantitatif sur la place des femmes de 50 ans + dans les films français. Pour investiguer la nature de ces rôles elle a demandé une étude sémiologique. Et le résultat est consternant !
Le cabinet Sémiosine s’est penché sur la « qualité » des rôles attribués aux actrices de plus de 50 ans. Sur les 10 films ayant fait le plus d’entrées en 2022, l’étude s’est intéressée à la manière dont ces femmes apparaissent en tant que personnages de fiction. Et « par effet de miroir, dans l’imaginaire des spectateurs ». Un panel de films uniquement réalisés par des hommes où les comédies sont majoritaires, de Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu ? (Philippe de Chauveron) à Le Nouveau Jouet (James Huth).
L’étude distingue trois types de rôles avec sans surprise, celui dominant de la mère de famille dans une vision réactionnaire. Le rôle social qui lui est assigné est celui d’une femme qui s’oublie au profit de ses enfants et petits-enfants. Avec parfois un ressort comique lorqu’elle apparait parfois comme une femme désirée ou désirante. C’est la catégorie reine,souligne l’analyse, « une de celles où les stéréotypes de genre sont par ailleurs les plus prégnants ».
Simone devient ainsi la figure féminine par excellence, non pas grâce au combat politique qu’elle mène (finalement assez peu représenté proportionnellement à la durée du film, et toujours résultat d’une colère incontrôlable), mais bien parce qu’elle exprime sans filtre ces émotions qu’un homme, lui, sait si bien cacher et contrôler
Les femmes de 50 ans toujours représentées de façon caricaturale
A l’opposé, la femme de pouvoir s’affirme avec les codes masculins. Elles les épousent sans concéder une quelconque vie de famille. Seule, sans enfant, toute leur vie est consacrée à leur travail. « C’est la productrice Françoise Goldstein de « Super-héros malgré lui », interprétée par Chantal Ladesou en tailleur pantalon, caricature du producteur directif, opportuniste ». Les mentors, la dernière catégorie sont des figure de « passeuses intergénérationnelles » qui les sort de leur « inutilité sociale ».
Ces mères, des grands-mères, ces femmes qui occupent des postes de pouvoir « dans des univers traditionnellement réservés aux hommes » sont rarement désirées et/ou désirantes. La sexualité des des personnages quinqua est un impensé collectif. Les répliques masculines de plusieurs films perpétuent l’association jeunesse/beauté et vieillesse/laideur. « Tu es toujours belle, mais ça ne va pas durer. Quand tu auras quarante ou cinquante ans. Tu verras. Ça vieillit. » (En Corps).
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