NAOMI CAMPBELL, MAMAN À 51 ANS, RAVIVE LE SUJET DE LA MATERNITÉ TARDIVE

Naomi Campbell
Naomi Campbell la mannequin britannique ©Wikicommons

La mannequin britannique Naomi Campbell a annoncé mardi être devenue maman d’une petite fille. De nombreuses réactions à cette annonce relèvent l’âge avancé de la maman, mettant en avant le débat et le tabou autour de la maternité tardive.

Le faire-part était numérique et les mots ressemblaient à ceux de tant d’autres parents, heureux de partager la nouvelle de la naissance de leur progéniture. « Un magnifique petit miracle m’a choisie pour être sa mère. Je suis tellement honorée d’avoir cette douce âme dans ma vie »a publié mardi 18 mai, sur son compte Instagram, la mannequin britannique Naomi Campbell, qui fête ce 22 mai ses 51 ans. 

Chez Closer, on parle d’une « annonce choc ». C’est l’expression « à la surprise générale » qui est employée du côté de l’édition belge de Paris Match. Beaucoup tiquent sur l’âge de la mannequin pour devenir maman. Les questions intrusives s’ensuivent, Naomi Campbell ayant choisi d’être discrète sur ce « petit miracle » et ses dernières apparitions publiques, par exemple pour sa série d’entretiens « No Filter », n’ayant pas laissé apparaître de rondeurs de grossesse. 

Ces dernières années, la Britannique, qui vit aux États-Unis, avait partagé plusieurs fois son désir d’enfant. En 2017, elle avait déclaré au quotidien britannique Evening Standard, qui l’interrogeait sur son souhait d’adopter : « Je pense à avoir des enfants tout le temps. Mais maintenant, vu les avancées de la science, je pense que je peux le faire quand je veux ». Puis à Vogue Arabia en 2018, elle réaffirmait : « J’adorerais avoir des enfants. Je n’écarte rien de ma vie. » 

Des caricatures auxquelles les hommes ne font pas face 

L’arrivée d’un enfant dans la vie d’une quinquagénaire n’est pas inédit. D’autres femmes ont connu le même parcours, que ce soit par l’intermédiaire d’une grossesse naturelle, d’une procréation médicalement assistée (PMA) – après la congélation d’ovocytes ou non –, du recours à une mère porteuse ou à l’adoption. Y compris d’autres stars comme Naomi Campbell qui ont servi à médiatiser cet événement. C’est le cas de Janet Jackson, qui a donné naissance en 2017 à son premier enfant à l’âge de 50 ans, ou de l’actrice danoise Brigitte Nielsen, qui a accouché de son cinquième enfant à l’âge de 54 ans, en 2018. 

Mais l’annonce de Naomi Campbell remet à jour le tabou de la maternité tardive, perçue bien différemment de la paternité tardive. Certes, il peut y avoir des questionnements éthiques sur les progrès scientifiques et le recours éventuel à la GPA ou sur l’augmentation des risques pour la santé de la mère et de l’enfant. Mais tout ça mis à part, les femmes souhaitant avoir un enfant après 45 ans font face à de nombreuses caricatures les décrivant comme inconscientes ou égoïstes, des clichés que ne subissent pas du tout à cette ampleur les hommes de la même tranche d’âge. Deux poids, deux mesures.

Évolution de la perception d’une grossesse tardive 

La perception d’une grossesse tardive a aussi largement évolué. « Lorsque j’ai commencé mes recherches, une grossesse à 35 ans était considérée comme une grossesse tardive. Aujourd’hui, c’est plutôt 10 de plus ! », déclarait en 2016 à Marianne le gynécologue obstétricien René Frydman, qui a contribué à la naissance du premier bébé éprouvette en France en 1982, et auteur de « Grossesses tardives » (Hachertte, 2010). Il soulève toutefois un obstacle : « Dans le cas de ces grossesses tardives, le don d’ovocytes est une pratique très fréquente. Or, en France, il y a peu de donneuses. »

En France, l’âge du recours à la PMA n’est pas tout à fait arrêté. Pour l’instant, elle n’est accessible qu’aux couples de sexe opposé « en âge de procréer », mais cet âge n’est pas défini clairement par la loi. La Sécurité sociale l’impose en quelque sorte, puisqu’elle ne rembourse plus sa prise en charge au-delà de 43 ans, en raison de la trop faible probabilité qu’une femme devienne enceinte à partir de ses propres ovocytes à partir de cet âge. Quant à la conservation d’ovocytes, elle n’est pas autorisée dans le pays. Selon la dernière étude de l’Insee portant sur le sujet, 5 % des 799 000 enfants nés en France en 2015 avaient une mère âgée 40 ans ou plus et 17 % d’entre eux avaient un père de 40 ans de plus. 

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