« LA FEMME À SA FENÊTRE » LA MALADIE MENTALE DES FEMMES TOUJOURS SUSPECTE

Amy Adams Une femme à sa fenetre
Capture Instagram © Amy Adams

L’adaptation du best seller de A. J. Finn «The Woman in the Window» portée par l’interprétation de Amy Adams est l’occasion de montrer la stigmatisation des femmes atteintes de maladie mentale. Le thriller diffusé sur Netflix est intéressant sous ce prisme.

Le thriller emprunte à Alfred Hitchcock sans détour tout au long du scénario. A commencer par son titre. Mais si «Fenêtre sur cour» transformait Jame Stewart, photographe immobilisé en détective privé, son homologue féminine campée par l’actrice Amy Adams ne bénéficie pas de la même aura. Sans aucun doute en raison de la nature du mal qui la cloue dans son immense appartement lugubre de Manhattan. Atteinte d’agoraphobie, Anna déambule dans ce seul espace de liberté. Et pour tromper l’ennui, elle épie ses voisins.

De longues journées rythmées par la prise de neuroleptiques, la visite de son locataire logé dans le sous sol et ses visites à son psychiatre. Un emploi du temps morne que seule la vie conflictuelle d’une famille composée de parents et d’un adolescent va rompre. Bientôt le meurtre de la mère s’invite dans le champ de vision d’Anna. Une tragédie dont elle nomme l’auteur, le père. Alors commence une série de faux semblants qui nuisent à la crédibilité de l’accusatrice. Car comment la police peut croire une femme sous l’emprise de médicaments, alcoolique de surcroit et qui vit seule en pyjama avec son chat.

L’hystérie, la maladie mentale féminine

De ce thriller, on retient la manière dont une femme est appréhendée lorsqu’elle est sort de la norme en raison de son handicap. Le sien, invisible physiquement la disqualifie d’office. La policière venue l’interroger après que la mère de famille réapparaisse sous d’autres traits (Juliane Moore) l’écoute à peine, ne la croit pas et affiche son mépris. D’hallucinations en vaines tentatives de dire la vérité, l’héroïne est cataloguée comme hystérique. Un mot valise si prompt à évacuer les questions de santé mentale chez les femmes.

Pourtant une étude réalisée en 2018 révélait qu’en France plus d’un travailleur sur 5 présente même «une détresse orientant vers un trouble mental (dépression, addictions…)». Et cela concernent 26% de femmes contre 19% d’hommes. Principal facteur, la charge mentale et le difficile équilibre entre vie privée et professionnelle pour les femmes. Souvent mal considérées, les maladies mentales sont souvent ignorées et tues par les femmes elles-mêmes souligne le site canadien Homewood. «Elles hésitent toutefois à se faire soigner en raison de la stigmatisation sociale dont elles feraient l’objet et de leurs obligations en tant que mère et proche aidante.»

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