La ministre de la culture a répondu directement aux propos de deux artistes qui l’ont interpellée sur scène au sujet de son silence face aux questions de la profession sur la réforme des retraites.
Au cours d’un exercice très convenu mais raccourci pour contrer l’ennui, la 34 ème cérémonie des Molières a récompensé les productions théâtrales de l’année et a permis aux opposants à la réforme des retraites de s’exprimer. Parmi les prises de parole, deux actrices de la CGT-Spectacle, Toufan Manoutcheri et Lucie Astier ont interpellé directement la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak.
« Les acteurs ne sont pas des chiens, disait (l’acteur français) Gérard Philipe, pour dénoncer la précarité dans nos carrières » a lancé la première pour dénoncer la manière dont la réforme des retraites a été conduite. « Madame la ministre, nous ne sommes pas des chiens et nous ne rentrerons pas à la niche ». Puis, les comédiennes se sont adressées directement à la ministre « Quand est-ce que vous allez vous décider à sortir de votre silence ? Depuis le 13 janvier, vous ne répondez pas aux questions posées par nos syndicats sur les conséquences de cette réforme envers nos intermittents et intermittentes ».
« Mais là, c’est pas possible…»
Une tirade qui a fait bondir la ministre. « D’habitude, le rôle du ministre, c’est de rester assis à ne rien dire, mais là, ce n’est pas possible » (…) « Cette phrase de Gérard Philipe, elle date de 1957. Il n’y avait même pas de ministère de la Culture à l’époque »a réagit Rima Abdul Malak avant d’argumenter son action : « Aujourd’hui, il y a un ministère de la Culture qui défend haut et fort l’exception culturelle française, qui défend le régime de l’intermittence qui est une fierté pour notre pays. Vous avez un ministère qui a débloqué des aides massives pendant la crise (du Covid) pour vous soutenir tous ».
« Vous avez à la tête de ce ministère une ministre qui a obtenu le budget une hausse historique de 7 % par rapport à l’année dernière » s’est-elle félicité avant de dénoncer le report par les organisations syndicales de deux réunions dont une prévue jeudi 27 avril. « Il est encore temps de changer d’avis, ma porte est ouverte » a-t-elle conclu.