MÉNOPAUSE : « CE TRAITEMENT SE POSITIONNE COMME UNE OPTION NON HORMONALE » EXPLIQUE LA GYNÉCOLOGUE LORRAINE MAITROT MANTELET

nouveau traitement ménopause sans hormone
illustration DALL-E

Au lendemain de la Journée mondiale de la ménopause, nous revenons avec la gynécologue Lorraine Maitrot Mantelet sur une innovation qui pourrait transformer la prise en charge des symptômes vasomoteurs, un traitement non hormonal prometteur qui agit sur la thermorégulation du corps.

La ménopause, qui touche toutes les femmes autour de la cinquantaine, s’accompagne souvent de symptômes vasomoteurs tels que les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes. Bien que communs, ils peuvent devenir très invalidants, perturbant à la fois le sommeil et la concentration, et provoquant une fatigue importante au quotidien. Jusqu’à présent, les traitements hormonaux étaient souvent proposés pour atténuer ces symptômes. Cependant, ces traitements à base d’œstrogènes ne conviennent pas à toutes les femmes, en raison des risques associés, notamment les cancers hormonodépendants et les maladies cardiovasculaires.

Dans ce contexte, l’élinzanetant apparaît comme une nouvelle option thérapeutique non hormonale. Lorraine Maitrot Mantelet explique : « Cette nouvelle molécule agit directement sur l’activité de la neurokinine B, un neurotransmetteur clé dans la régulation de la température corporelle. » Ce traitement agit spécifiquement sur la thermorégulation, réduisant ainsi les bouffées de chaleur sans avoir recours aux hormones.

Un traitement qui cible la régulation thermique

Le mécanisme de l’élinzanetant repose sur une approche novatrice et différente des traitements hormonaux classiques. Lorraine Maitrot Mantelet explique : « Au moment de la ménopause, il y a un dysfonctionnement de la régulation thermique, régulé par des neurotransmetteurs qui jouent un rôle pivot dans la régulation de la température corporelle. » Ce processus est déclenché par l’activation accrue de certains neurones utilisant la neurokinine B (NKB) comme neurotransmetteur, responsable des bouffées de chaleur.

« Cette nouvelle molécule va agir sur l’activité de la neurokinine B et permet de mieux réguler la température corporelle chez les femmes », précise-t-elle. Ce traitement se prend par voie orale, une fois par jour, et pourrait offrir une alternative pour les femmes qui préfèrent éviter les traitements hormonaux.

Des résultats cliniques encourageants

Les essais cliniques de phase 3 ont confirmé l’efficacité de l’élinzanetant dans le traitement des symptômes vasomoteurs de la ménopause. Menés sur un échantillon de 700 femmes pendant une durée de 26 semaines, ils ont révélé des résultats encourageants. « Environ 80 % des femmes traitées avec l’élinzanetant ont constaté une réduction d’au moins 50 % de la fréquence de leurs bouffées de chaleur, rapporte Lorraine Maitrot Mantelet. Ces résultats, supérieurs à ceux obtenus dans le groupe placebo, offrent une alternative concrète aux traitements hormonaux de la ménopause.

L’étude a également démontré une très bonne tolérance du traitement. « Les effets secondaires étaient minimes, les plus fréquents étant de légers maux de tête. sans risque de développer des pathologies graves comme celles parfois associées aux traitements hormonaux dépendants. »

Un traitement attendu sur le marché

L’élinzanetant est en cours de commercialisation après ces phases d’essais concluants. Cependant, il faudra encore attendre que les autorités réglementaires donnent leur approbation. « Ce traitement pourrait offrir une nouvelle option non hormonale pour les femmes ménopausées souffrant de symptômes vasomoteurs », conclut Lorraine Maitrot Mantelet. Une alternative qui pourrait bien améliorer significativement la qualité de vie des femmes à cette période de leur vie.

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