LOUER UNE PERSONNE EN SURPOIDS : LA GROSSOPHOBIE DÉCOMPLEXÉE D’UNE ENTREPRISE JAPONAISE

femme surpoids
Photo illustration © priscilla dupreez/Unsplash

Pour 15€ de l’heure, faites vous accompagner d’une personne en surpoids ou obèse. Voilà l’ offre commerciale bodyshaming d’une entreprise japonaise pour répondre à des besoins publicitaires ou tout simplement se valoriser !

« Quand je m’examine je m’inquiète, quand je me compare je me rassure » écrivait Talleyrand qui n’avait surement pas envisagé l’initiative de l’entreprise Qzilla. Le fondateur de la marque de mode grande taille, M.Bliss a lancé cette offre dans un pays où l’obésité est rare. Le programme Debucari surfe sur une tendance assumée au Japon où il est courant de louer quelqu’un pour toute sorte de propos, se lier d’amitiés ou tenir compagnie. Ici l’entreprise avance d’autres raisons, comme faire essayer des vêtements pour un ami obèse ou pire, « vous faire vous sentir bien à côté de quelqu’un de plus gros que vous » !

M.Bliss explique sur le site de son entreprise avoir eu des difficultés à trouver des mannequins grande taille pour ses modèles. Et souligne que l’initiative n’est pas péjorative. Toutefois, l’initiateur de cette idée ajoute que les postulants ne devront avoir aucun problème à « être étiquettées comme grosses » souligne Capital. D’ailleurs les conditions sont précises, les candidats devront être majeurs et peser plus de 100 kilos. Une opération qu’il est difficile de considérer comme « valorisante ».

grossophobie et voyeurisme

Terra Femina souligne que l’initiative s’inscrit dans une veine de grossophobie et cite les shows de télé réalité vendus sous cette étiquette bienveillante. « Des honteuses émissions de M6 type Opération Renaissance aux filtres des applications pour smartphones, elle revêt bien des formes » reprend le media. Développant un argumentaire usé sur la nécessité de représenter physiquement les personnes obèses, le programme précité basculait dans le voyeurisme le plus malsain.

Toutefois, la question de la norme des corps se déconstruit doucement. Instagram, repère officiel des silhouettes irréelles laisse de plus en plus de place aux autres corps, les notres. On suit avec plaisir le compte Thebodyoptimist qui promeut une large diversité de morphologies avec une base line punchy « Mon corps c’est pas ton problème ». On ne saurait mieux dire. La fausse posivité de l’offre nippone met en jeu la stigmatisation des physiques définies hors norme.

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