Ce jeudi 2 mai, les 52 députés présents dans l’hémicycle ont voté à l’unanimité la création d’une commission d’enquête sur les conditions de travail des enfants dans le cinéma, le théâtre, la publicité et la mode sous le regard de Judith Godrèche.
La députée écologiste Francesca Pasquini a présenté la demande de création d’une commission d’enquête sur les « abus et violences » dont sont victimes les mineurs et les majeurs dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité. L’aboutissement du combat de Judith Godrèche, 52 ans, qui a porté plainte contre les réalisateurs Jacques Doillon et Benoît Jacquot pour « viols sur personne de moins de quinze ans par personne ayant autorité ».
L’actrice, réalisatrice et productrice présente ce matin dans les tribunes de l’Assemblée avait été auditionnée le 29 février au Sénat. « Dans six mois, ferez-vous semblant de ne pas m’avoir entendu ? » avait-elle alors lancée. La députée écologique lui a répondu directement. « Nous, nous vous avons entendu, nous députés. Alors aujourd’hui (…) nous allons agir parce qu’il y a urgence ». Elle a ajouté après le vote, «Il est temps d’arrêter de dérouler le tapis rouge aux agresseurs».
La commission d’enquête a 6 mois pour rendre ses conclusions
La commission devra « identifier les mécanismes et les défaillances permettant d’éventuels abus et violences sur ces enfants et d’établir les responsabilités de chaque acteur en la matière» et «émettre des recommandations sur les réponses à y apporter». Les majeurs ont été inclus après que la commission des affaires culturelles a étendu le champ d’investigation.
Ce vote intervient dans un contexte d’actualité après la publication du récit autobiographique de la comédienne Isild Le Besco qui met également en cause le réalisateur Benoît Jacquot. « A force, la violence et l’humiliation, courantes sur les plateaux, me sont apparues banales. » écrit-elle. Sans aucun doute, ce que la commission doit éradiquer. Elle débutera ses auditions le 20 mai et rendra son rapport dans 6 mois.
Judith Godrèche a fondu en larmes lors du vote. « Il faut que cette commission soit menée à bien. C’était extrêmement émouvant d’entendre ces mots dans un lieu où on fait les lois, alors qu’il y a une absence de la loi sur les tournages » a-t-elle réagi auprès de l’AFP.