LES BIAIS DE GENRE SUR LA DOULEUR PÉNALISENT LES FEMMES

© Karolina Grabowska Pexels
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La douleur, symptome de la maladie n’est pas appréciée de la même manière selon les sexes. Une étude internationale le souligne, indiquant que la souffrance physique est généralement sous estimée chez les femmes. Les biais de genre sont ici aussi à l’oeuvre.

C’est bien connu, les hommes serrent les dents, les femmes sont des chouineuses ! Une étude publiée dans The Journal of Pain conforte l’existence de ce biais de genre dans l’évaluation de la douleur. Une affirmation attestée sur la base de deux expériences différentes. Pour la première, une cinquantaine de participants des deux sexes (30 femmes, 20 hommes), non professionnels de la médecine ont visionné une vidéo montrant des hommes et des femmes souffrant d’une douleur à l’épaule d’une intensité équivalente. Celle-ci a été sous évaluée pour les femmes en raison de la prise en compte de l’expression faciale. Car selon les biais de genre les femmes exprimeraient plus volontiers leur douleur que les hommes.

La douleur des femmes c’est dans la tête ?

La seconde expérience réalisée sur une population plus large (197 dont 81 femmes et 116 hommes) avait pour objectif d’évaluer la douleur en se plaçant dans le rôle du médecin. Il s’agissait aussi d’évaluer les biais de genre dans la prescription du traitement de la douleur. « Les personnes percevant la douleur jugeaient les patientes relativement plus susceptibles de bénéficier d’une psychothérapie, alors que les patients masculins étaient jugés comme bénéficiant davantage des médicaments contre la douleur ». La seule expression de la douleur physique des femmes conditionnent aussi l’issue thérapeutique.

Perçues comme des utérus ambulants, les femmes voyaient tous leurs maux justifiés par cet organe que ne possèdent pas les hommes.

July Robert in « Biais de genre et tests médicaux: quel impact pour la santé des femmes? » Les Grenades

Un danger sous estimé qui impacte la santé des femmes. De la douleur des règles minorées au prétexte « qu’il est normal de souffrir pendant cette période » à la mauvaise lecture des symptômes de la crise cardiaque chez les femmes. Les biais de genre discriminent aussi les résultats en matière de recherches scientifiques, notamment dans les essais cliniques des médicaments. « « Lorsqu’il s’agit de prescrire des médicaments, une approche ‘dose unique’ basée sur des essais cliniques dominés par les hommes ne fonctionne pas, et les femmes sont les plus touchées. » rapporte Numérama citant une étude publiée en juin 2020 dans Biology of Sex Differences.

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