VJOSA OSMANI, UNE PRÉSIDENTE FÉMINISTE À LA TÊTE DU KOSOVO

Vjosa Osmani Kosovo
Vjosa Osmani ©IMF

Féministe revendiquée, indépendante d’esprit, engagée de longue date pour son pays, Vjosa Osmani a été élue dimanche pour cinq ans à la tête de ce pays des Balkans. 

« Les femmes ont le droit d’être là où elles veulent », y compris à la tête d’un pays. Vjosa Osmani a prononcé cette phrase dimanche soir, lors de sa prestation de serment à l’issue d’un vote du Parlement qui la porte à la présidence du Kosovo pour un mandat de cinq ans. Déjà présidente par intérim depuis novembre, Vjosa Osmani, âgée de 38 ans, est la deuxième femme nommée à ce poste dans ce pays des Balkans d’un peu moins de deux millions d’habitants, indépendant de la Serbie depuis 2008. 

Mon amour pour la République du Kosovo – notre pays et notre peuple – a toujours été la plus grande motivation dans chaque étape de ma vie politique et continuera à être mon guide dans les années à venir.

Professeure de droit, Vjosa Osmani a étudié aux États-Unis et parle cinq langues. C’est surtout une femme politique engagée de longue date et une féministe revendiquée. Dès son adolescence, elle a milité au sein de la formation de centre-droit Ligue démocratique du Kosovo, puis a été élue pour la première fois au Parlement en 2010, avant d’en prendre la présidence en 2020. À plusieurs reprises, elle a dénoncé l’inaction et le silence autour des femmes victimes de violences sexuelles durant la guerre du Kosovo. Lors de la campagne pour les élections législatives de 2019, elle a promis de transformer la manière dont les filles, les femmes et les mères sont traitées au Kosovo. Indépendante d’esprit, elle a refusé de suivre les consignes de son propre parti qui a choisi de faire chuter le gouvernement en place en mars 2020, préférant en être exclue et créé son propre parti, Guxo. 

Les Kosovares de plus en plus affirmées dans la sphère politique

C’est avec Guxo, qui signifie « Oser », qu’elle a noué une alliance avec le dirigeant du parti de gauche anticorruption Vetëvendosje, Albin Kurti, nommé Premier ministre en février. Ensemble, ils incarnent un basculement dans ce pays conservateur tenu jusqu’ici par les anciens chefs de la guérilla indépendantiste. Un basculement qui s’opère en partie par la place de plus en plus affirmée des femmes dans la sphère politique. Depuis février, elles représentent un tiers des 120 députés. Elles occupent aussi six des quinze postes de ministres du gouvernement, soit l’équipe la plus mixte depuis la création du Kosovo. Un vent de parité qui devrait continuer de souffler avec Vjosa Osmani à la tête du pays. 

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