LES ARGUMENTS (PARFOIS LUNAIRES) CONTRE LE CONGÉ MENSTRUEL L’EMPORTENT

congés menstruels

La commission des Affaires sociales de l’Assemblée Nationale a rejeté mercredi 27 mars l’article premier de la proposition de loi de Sébastien Peytavie et de Marie-Charlotte Garin, députés écologistes sur l’instauration d’un un congé menstruel en cas de « menstruations incapacitantes ».

Et pourtant, des députés de tout bord ont pu tester un simulateur de règles douloureuses. La vidéo qui en rend compte les a filmés en train de lire le texte du projet de loi tout en éprouvant des symptômes aïgues de menstruations. Une prise de conscience bienvenue mais insuffisante puisque le texte prévoyant un congé maximum de 13 jours par an carence a été rejeté à une voix près. Un regret pour de nombreuses femmes dont celles qui souffrent aussi d’endométriose.

Au nombre des opposants au projet, la députée Renaissance Brigitte Liso a soulevé des arguments lunaires. Partant de son observation personnelle et de sa longue carrière elle a objecté, « Je n’ai jamais rencontré (…) aucune de mes collègues qui se soit arrêtée systématiquement pour cause de règles douloureuses », avant de donner son avis et d’évacuer le sujet, « ce n’est pas quelque chose de très courant ». Un déni face aux données chiffrées d’un sondage Ifop de 2022 qui indique que seules 11 % des femmes menstruées n’ont aucune douleur pendant leurs règles.

Les femmes présumées fraudeuses ?

Une méconnaissance du sujet qui se double d’une présomption de fraude de la part de celles qui pourraient prétendre à ce congé. « « Ne faisons pas non plus preuve de trop d’angélisme », a-t-elle mise en garde, « Qui n’a pas entendu à un moment dire certaines femmes : “Je n’ai pas pris tous mes congés d’arrêt enfant malade” ? Alors j’ai aussi cette crainte-là, ».

Des réticences comme celles qui se sont manifestées lors du passage du premier texte rejeté par le Sénat en février dernier. Le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux avait soulevé le « risque de discrimination à l’embauche ». Un échec fustigé par la sénatrice socialiste Laurence Rossignol qui l’attribuait à une « question générationnelle ».

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