Catherine Vautrin, ministre du Travail de la Santé et des Solidarités a déclaré vouloir faire bondir le taux d’emploi des seniors de 33% à 60% d’ici 2027. Pourtant les annonces concernant l’employabilité de cette population indique une stigmatisation peu propice à leur ouvrir le marché du travail.
Dans un entretien au JDD, Catherine Vautrin a annoncé sa feuille de route. « Ce sont les deux catégories [ jeunes et seniors ] pour lesquelles nous sommes le plus en retard, avec les taux d’emploi les plus faibles ». Un constat fait depuis plusieurs années mais qu’aucune mesure n’est venue infléchir. La France affiche un taux d’emploi des seniors de 55 à 64 ans de 56,9 %,et pour la catégorie des 60-64 ans, c’est 12.4 points de moins que la moyenne européenne.
La ministre reconnait la difficulté de l’ambition et suggère de passer par l’incitation pour que les entreprises conservent leurs salariés de plus de 50 ans. « Je fais partie de ceux qui pensent que l’émancipation passe par le travail plutôt que par les aides »,explique-t-elle. Toutefois, la méthode pour y parvenir renvoie un tout autre signal qui fait peser la charge du défaut d’emploi sur les seniors montrés du doigt car bénéficiaire d’une durée d’imdemnisation de 27 mois pour les + 55 ans, que le gouvernement souhaite ramener à 18 mois.
Claire Flury, créatrice du podcast Plaff qui fait entendre les discriminations vécues par les femmes à la cinquantaine résume dans un post sur Linkedin les mesures qui ostracisent les seniors. Et la liste est longue. Elle souligne le détricotage de l’assurance chomage maille après maille et souligne qu’assimiler chomeurs et profiteurs a fait long feu. « un tiers des foyers qui seraient éligibles au RSA ne le demandent pas et que seuls 48,5 % des inscrits à France Travail sont indemnisés ».
La formation impacté par une participation de 100 €
Alors que Catherine Vautrin reconnait que « La clé, avec des carrières qui deviennent plus longues, c’est vraiment de pouvoir anticiper en s’appuyant sur les formations et les reconversions professionnelles », l’annonce d’une participation de 100 € à toute formation sollicitée dans le cadre du CPF est contre productif.
Sans jamais renvoyer la balle dans le camp des employeurs sauf à dire avec imprécision, « Il faut donc voir comment inciter les entreprises à conserver les salariés de plus de 50 ans », Catherine Vautrin se contente de pointer la responsabilité sociale et sociétale des entreprises et dit qu’elle se montrera vigilante lors des Plans de Sauvegarde de l’Emploi. Voilà de quoi rassurer toutes celles et ceux qui cherchent un job passé 50 ans.