LE « RÉARMEMENT DÉMOGRAPHIQUE » D’EMMANUEL MACRON RENVOIE LES FEMMES À LEUR UTÉRUS

réarmement démographique
© J’ai piscine avec Simone

Au cours de sa longue conférence de presse mardi soir, Emmanuel Macron a appelé à un « réarmement démographique » pour lutter contre le « fléau » de l’infertilité. Une phrase problématique qui dans un langage guerrier demande aux femmes de revenir à une « utilité sociale » définie par le patriarcat.

Le discours nataliste d’Emmanuel Macron a fait surgir des images de fictions dystopiques dont celles écrite par Margaret Atwood « La servante écarlate », roman qui décrit un monde où les femmes sont réduite à leur utérus pour procréer pour le compte d’autres. Une société imaginée en 1985 qui prend corps dans le discours. La rhétorique du « réarmement démographique » fait écho aux politiques de l’extrême droite, de Charles Morasse au président Hongrois Viktor Orbán qui a organisé un sommet sur la démographie en 2021.

Une déclaration politique décomplexée à destination du RN qui a fait réagir militantes et associations de défense des droits des femmes. « La mise en place de politiques natalistes, profondément contraires à l’autonomie des femmes, constitue une régression politique et sociale préoccupante » a réagi la Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF). Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des femmes a twitté « Laisser nos utérus en paix », ajoutant que « les enfants ne sont pas des armes ».

Natalité et infertilité

Bettina Zourli, fondatrice du compte Instagram Je ne veux pas d’enfant souligne par ailleurs que relier la baisse des naissance à l’infertilité c’est oublier les conséquences environnementales dont la pollution et rappelle le rétropédalage du gouvernement sur l’interdiction du glyphosate, pesticide responsable d’ une baisse de la fertilité comme l’endométriose dont le remboursement des tests de dépistage a été refusé.

Enjoindre les femmes à enfanter c’est aussi dessiner en creux une politique anti avortement qui séduit de plus en plus de pays dans le monde. Et consolide la vision hétéronormée de la société comme le souligne l’historienne Marine Rouch pour Slate. « Les utérus des femmes ne sont pas une affaire d’État » a résumé la députée écologiste Sandrine Rousseau.

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