L’AUTRICE AMÉRICAINE AUBREY HIRSCH QUESTIONNE LES DROITS DES FEMMES DANS SES ILLUSTRATIONS FÉMINISTES

Aubrey Hirsch
©DR

A 40 ans, Aubrey Hirsch aborde les questions sur les droits des femmes au travers d’illustrations qu’elle poste sur son compte Instagram. L’autrice de bandes dessinées qui collabore régulièrement avec le New York Times, le Washington Post ou le Time a fait de ce mode d’expression le terreau de son activisme. Interview express.

Dans vos bandes dessinées, vous abordez les questions de l’égalité des sexes, de la parentalité, de la sexualité, de l’amitié, de la santé publique… Est-ce la forme la plus impactante pour aborder ces sujets ?

Oui je le crois, les bandes dessinées sont accessibles à des publics très divers et très larges. Ils ont accès aux mots, aux images et dessins. Je pense que c’est un moyen d’expression qui me permet d’atteindre beaucoup de gens.

J’ai été interpellée par votre post Instagram sur les cheveux blancs. Les questions que vous posez résument le dilemme vécu par les femmes qui vieillissent, ressentez vous cette pression exercée sur les femmes quel que soit leur âge ?

C’est terrible ! J’ai 40 ans, mais je pense qu’il n’y a pas vraiment d’âge auquel les femmes sont épargnées par ce type de pression. Il faut agir d’une certaine manière, s’habiller d’une certaine façon, faire telle taille… Et c’est le défi auquel vous êtes confrontées lorsque vous vieillissez !

Quand j’ai écrit ce post sur mes cheveux qui devenaient gris, je n’arrivais pas à me décider sur le fait de les laisser blanchir ou de les teindre, je me demandais est-ce que je veux garder mes cheveux bruns parce que je les aime comme ça ou est-ce parce que j’ai été conditionnée à penser que c’était mieux si je paraissais plus jeune. Est ce que je suis capable d’avoir ma propre opinion à ce sujet ?

Je pense que les femmes doivent toujours se justifier de leurs choix. Nous sommes toujours scrutées sur ce que nous faisons, nous n’avons jamais la possibilité de dire simplement : « je le fais parce que j’aime ça». Il y a toujours cette pression derrière nos choix.

Dans ce post vous expliquez que les cheveux blancs ne sont pas toujours un signe du vieillissement ?

Effectivement, j’explique que les cheveux blancs peuvent apparaitre dès l’âge de 30 ans et que ce n’est pas le signe que l’on est devenue grand-mère pour autant. Ma première trace blanche est apparue dès l’âge de 10 ans et comme les autres femmes de ma famille, j’ai blanchi à 20 ans. J’ai écrit dans ce post que le nombre impressionnant de femmes qui se teignent les cheveux a forgé une idée biaisée de la façon dont les femmes vieillissent réellement.

Pensez-vous que ces messages illustrés peuvent accélérer un changement de regard positif ?

Je pense que tout compte. A chaque fois que quelqu’un se lève pour raconter son histoire et que l’on peut en apprendre quelque chose, ou dire que l’on souhaite que les choses changent, cela contribue à modifier le regard de la société. Je veux prendre part à cette déconstruction des stéréotypes. Je constate des progrès, par exemple quand on voit Michele Yeoh (qui vient d’obtenir l’Oscar de la meilleure actrice à 60 ans). A chaque fois qu’une femme prend la parole cela devient plus facile.

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