ANDIE MAC DOWELL «FATIGUÉE D’ESSAYER D’ÊTRE JEUNE» NOUS INVITE À AIMER NOS CHEVEUX GRIS MAIS L’ESSENTIEL EST AILLEURS

Andie Mac Dowell
capture YouTube France 24 3 juin 2022

Dans une interview accordée à la journaliste américaine Katie Couric, l’actrice Andie Mac Dowell, 64 ans évoque sa posture décomplexée face aux signes de l’âge. Elle invite les femmes à accepter de vieillir. Une parole bienvenue mais qui nous enferme toujours dans des représentations physiques.

L’héroIne de «4 mariages et un enterrement» dénonce régulièrement l’âgisme dont sont victimes les actrices à Hollywood. On se souvient des titres héberlués entre admiration et regrets lorsque Andie Mac Dowell monte les marches du palais du festival à Cannes chevelure argentée. Certains saluent son courage et les photos font le buzz. Depuis quelques années les actrices américaines ont fait de leurs cheveux gris le symbole du refus du jeunisme.

Jane Fonda finit par se défaire de son blond sophistiqué, Kate Winslet se fâche sur le tournage de la série «Mare of Easton» et s’oppose au réalisateur qui souhaite lisser son ventre au montage, jugé trop rebondi dans une scène de sexe. Autant de précédents qui invitent à se défaire des injonctions à rester jeune. Andie Mac Dowell l’affirme une fois encore dans une interview donnée à la journaliste américaine Katie Couric. « Je m’en fiche, j’ai envie d’être vieille, je suis fatiguée d’essayer d’être jeune. Je ne veux pas être jeune, j’ai été jeune ! Être une personne plus âgée qui essaie d’être jeune, quel effort ! C’est trop d’effort. Je travaille déjà assez dur pour garder la ligne, prendre soin de mon corps, nourrir ma peau, faire travailler mon cerveau. Que puis-je faire d’autre ? Je ne peux pas continuer la mascarade».

En faire trop ou pas assez ? Dilemme éternel pour les femmes

Lassée d’une course anti âge perdue d’avance, l’actrice pointe la faible marge d’action laissée aux femmes et cite le cas de Madonna. « Je ne juge personne. Nous avons chacune notre propre façon de percevoir notre image et de faire des choix pour nous-mêmes ». Bistouris, botox et/ou cheveux gris composent des choix toujours critiqués. En faire trop ou pas assez pour être gratifiée d’une phrase insidieusement toxique : « Elle ne fait pas son âge».

Une prise de parole anti-âgiste qui prône l’acceptation de son vieillissement. L’interprète de la série Maid souligne à cette occasion la redécouverte de son visage. « Je pensais que le poivre et sel m’irait bien (…) Quand mes cheveux ont commencé à pousser pendant le Covid, j’ai vu que j’avais raison ». Elle poursuit : « J’aimais le fait que ma peau ait l’air plus belle. Ils me donnaient un sentiment de pouvoir. Je me suis sentie plus puissante, plus authentique, et plus moi-même ».

Sans filtre, de plus en plus de femmes re prennent le pouvoir sur leurs représentations physiques et s’affichent sur les réseaux sociaux. Mais restent enfermées dans leur apparence physique. Comment se défaire de son corps pour parler de la féminité ? Fatima Khemilat docteur en sciences politiques analyse le corps des femmes comme un lieu de confinement. « Les femmes sont pour ainsi dire éclipsées par leur corps ». Une équation qui épargne les hommes dans leur vieillissement puisqu’ils restent désirants quelque soit leur âge.

Comments · 1

  1. Enfin !!! Sans être une vedette j’ai dû me bagarrer avec mes copines pour qu’elles me fichent la paix, à moi et à la couleur de mes cheveux ! Merci à ces femmes qui refusent le jeunisme !

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