Françoise Baraquin, présidente de l’association Action Femmes Grand Sud accompagne le retour des femmes à l’emploi. Avec 52 bénévoles, 383 femmes ont bénéficié d’un programme performant depuis dix ans. L’ouverture de la 3ème antenne à Montpellier atteste d’une réussite de terrain loin des discours négatifs sur l’emploi des femmes de plus de 45 ans.
Françoise Baraquin connait bien le sujet du retour à l’emploi des femmes de 45 ans et +. la présidente de l’association a fait ses armes au sein de « Force Femmes » dont elle salue la qualité du programme d’accompagnement. Des entretiens et des ateliers proposés à femmes de plus de 45 ans et au chômage depuis moins de 2 ans. Mais souhaitant répondre aux enjeux de terrain, elle quitte la structure jugée « trop parisienne » pour proposer un modèle régional en Occitanie. « Action femmes 31 s’ancre dans le local » explique l’ancienne cheffe d’entreprise.
Entre salariat et création d’entreprise
Renforcée par les bénévoles de Montpellier qui ont elles aussi des envies d’indépendance, l’association Action Femmes Grand Sud se structure à Toulouse. Les femmes accompagnées ont un profil minimum de bac +2, ce qui ne constitue pas une constante. A Montpellier où l’association vient de s’implanter, le profil des femmes n’est pas similaire. Le retour à l’emploi se partage entre salariat et création d’entreprise. « Aujourd’hui il y a plus d’une tiers de créatrices » précise Françoise Baraquin qui constate une évolution croissante de l’engagement des femmes pour l’entrepreneuriat.
Une part que la spécialiste de l’outplacement explique par une confiance retrouvée des femmes dans leur capacité. « Quand les femmes sont convaincues qu’elles sont compétentes, elles sont capable de déplacer des montagnes ». La preuve ? Le recrutement de l’une d’elles par une start up dont la moyenne d’âge est de 22 ans. « Depuis décembre 2020, 3 femmes sont sorties avec un CDI » en pleine période de crise souligne Françoise Baraquin. Car contrairement à certaines idées, les recrutements ne sont pas tous à l’arrêt.
Ce n’est pas simple d’être une femme, ce n’est pas simple d’avoir plus de 45 ans, mais quand elles sont persuadées qu’elles valent quelque chose, elles sont boostées.
Françoise Baraquin
(Re)construire des compétences
Les réflexes âgistes seraient en train d’évoluer. Au sein de Action Femmes Grand Sud, une armée de bénévoles accompagne les chercheuses d’emploi. Des entretiens individuels aussi nombreux que souhaités s’ajoutent aux ateliers collectifs axés au départ sur la confiance en soi. « Leur environnement leur serine tout le temps elles sont trop vieilles, qu’elle n’ont pas les bons diplômes, que c’est la crise… » liste la présidente de l’association. Autant de croyances limitantes à déconstruire. En les formant aux entretiens d’embauche, à l’usage des réseaux professionnels et à peaufiner les compétences digitales en partenariat avec la fondation Orange, l’association reconstruit des parcours valorisés.
Les ateliers ne sont pas obligatoires à l’exception d’une rencontre tous les 15 jours. « C’est l’occasion de présenter un pitch mais aussi de craquer » souligne la coach. Car il ne faut pas perdre de vue que la conquête d’un emploi s’accompagne de moments de découragements. « Et quand ça va mal, les femmes restent chez elles ».