Prénommée SET 50F, le premier mannequin de type féminin mesure 1,62 m pour 62 k, soit 15 cm et 15 kg de moins que son homologue masculin utilisé dans les crash tests automobiles. Une mesure salutaire qui pourrait bien sauver la vie des femmes en cas d’accident.
Ce prototype féminin testé depuis 2022 en Suède a été conçu par Astrid Linder, ingénieure à l’Institut suédois de recherche sur la sécurité des transports (VTI). Le mannequin se distingue entre autre par des épaules plus étroites et des hanches plus large. Son centre de gravité abaissé correspondant aux caractéristiques physiques moyennes des femmes va pouvoir enfin permettre de mesurer réellement les risques en cas d’accident et concevoir des sièges de voiture plus protecteurs pour les conductrices et passagères.
Une révolution en soi, car d’après une étude de 2019 de l’université de Virginie aux États-Unis rapporté par Geo, les femmes ont 73 % de risques de plus que les hommes d’être blessées en cas de collision frontale. Dans le cadre de ses études, Astrid Linder découvre que les femmes sont plus susceptibles de subir un coup du lapin que les hommes. « Les muscles du cou sont généralement plus faibles chez une femme » » confirme son collègue Tommy Petterson.
Crash tests : des règles de sécurité qui ne protègent pas les femmes
L’individu moyen représentatif du conducteur est toujours de sexe masculin et reste la norme minimale en matière d’évaluation de la sécurité. Un reste culturel d’une époque où les femmes n’étaient pas prescriptrices en matière d’achat automobile. Un décalage qui a statufié des règles de sécurité genrées. « Aujourd’hui, il n’est pas possible d’évaluer la protection d’une voiture neuve pour l’ensemble de la population adulte » confie l’ingénieure au site Une fille au volant.
Si Volvo utilise déjà ce mannequin dans ses tests, aucune norme internationale ne l’impose. Financé par la Commission européenne, le développement de SET 50F pourrait contribuer à protéger la vie des conductrices. « Pour ce qui est des blessures qui ne sont pas mortelles, qui peuvent être à la source de handicaps, les statistiques montrent que le facteur qui est toujours déterminant c’est la différence entre hommes et femmes », souligne Astrid Linder qui appelle de ses voeux l’intervention du législateur pour une société réellement inclusive.