Incendié en marge des émeutes de Bobigny en juin dernier, le bus du coeur des femmes est de retour. Il sera officiellement inauguré à Lille demain en présence des donateurs et partenaires qui ont permis de financer le nouveau bus.
Prévenir, alerter, former et dépister les maladies cardio vasculaires sont les missions remplies par le bus du cœur des femmes. « Les femmes, particulièrement celles en situation de précarité, ne s’écoutent pas, se déprécient, se négligent, manquent d’informations, n’ont pas accès à la médecine spécialisée… Sous dépistées, sous traitées, insuffisamment suivies voire pas du tout, elles sont à haut risque cardio-vasculaire. Elles ont aussi un sur risque de récidive et de mortalité après un 1er accident cardio-vasculaire » explique sur le site du CHU de Lille, la professeure Claire Mounier Vehier à l’initiative avec Thierry Drilhon, administrateur et dirigeant d’entreprises, du fonds de dotation Agir pour le cœur des femmes.
Ce sont 200 décès par jour
Claire Mounier Vehier
Avec plus de 75 000 décès par an en France, les maladies cardio vasculaires sont la première cause de décès chez les femmes. La cardiologue au CHU de Lille -Université de Lille pointe la sous évaluation des risques au moment clé de la vie des femmes : « première contraception, grossesse et ménopause ». Une négligence fondée sur un manque d’information souligne Gabrielle Sarlon, professeure en Médecine Vasculaire et Hypertension Artérielle à la Faculté de Médecine de Marseille et ambassadrice de la Fondation Agir pour le Cœur des Femmes. « Jusque dans les années 2010 il y avait cette croyance que la femme était protégée par ses hormones naturelles et que même après la ménopause cette protection persistait ».
Avec l’objectif de « sauver 10 000 vies à 5 ans », le fonds de dotation Agir pour le cœur des femmes a investi dans un bus qui sillonnent la France à la rencontre des femmes. Sa destruction en juin dernier a provoqué un élan de solidarité qui s’est traduit par la constitution de 4000 dons d’un montant de 300 000 euros. Le nouveau bus rééquipé a repris sa route pour de nouveaux dépistages. L’association a reçu environ 7 000 femmes ces deux dernières années.