UNE « BRIGADE » ANTIDISCRIMINATION SUR FACEBOOK INITIÉE PAR LE GOUVERNEMENT

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Capture Twitter compte secrétariat d’Etat chargé de l’égalité

Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’Égalité femme-homme et Julien Denormandie, ministre de la Ville ont annoncé dimanche 14 avril la création d’une « brigade anti-discrimination ». Une page Facebook permettra de signaler les faits en cause. Bonne idée ?

Le dispositif a été annoncé au siège du réseau social. Une page baptisée « BADI » aura pour mission de « mettre en relation les victimes et les acteurs de la lutte contre les discriminations »,. Concrètement, « Une douzaine de salariés (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine LGBT ‘Dilcrah’) très compétents fourniront des réponses circonstanciées, ce ne sont pas des robots » rassure le délégué interministériel Frédéric Potier. La page permettra de recueillir les témoignages de victimes de discrimination mais également de les orienter vers les bons interlocuteurs : associations, commissariats pour dépôt de plaintes.

Une plateforme d’alerte

Conçue comme une « plateforme d’alerte », la page Facebook est une initiative née du débat télévisé co-animé par la secrétaire d’Etat et Cyril Hanouna le 26 janvier dernier. Pour la Secrétaire d’Etat, il s’agit de faciliter la mise en contact avec les associations et les acteurs de la lutte contre les discriminations. « Si le droit commun est trop difficile d’accès pour les personnes discriminées, nous ferons en sorte que le droit commun aille jusqu’à eux » twittent les deux membres du gouvernement. Si l’intention est louable, sa mise en oeuvre n’en est pas moins floue. On peut s’interroger en particulier sur la manière dont les plaintes seront reçues dans les commissariats.

Pour en finir avec les clivages que connaît notre société, la solution repose sur la considération de chaque citoyen pour ce qu’il est : un citoyen. Pas plus. Mais pas moins. »

Cela pose la question de la formation des policiers. Ainsi que l’explique Jena Selle, porte-parole de SOS-Homophobie à 20 Minutes , »Si l’action principale de la BADI, c’est de rediriger vers les commissariats, c’est important qu’ils soient préparés ». On ajoutera qu’à l’usage, il faut que les signalements aboutissent à des condamnations. Ce qui suppose un parfait rouage de transmission entre les victimes derrière leur écran et la justice. SOS Homophobie insiste pour que des « référents soient en place dans les commissariats, où les victimes de discrimination renoncent à se rendre de peur d’être mal reçues ». Pour l’heure, la page en version Bêta n’est toujours pas en ligne.