UN ENFANT APRÈS 40 ANS : UN TROPHÉE POUR LES HOMMES ET POUR LES FEMMES ?

maternité tardive
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La parentalité tardive ressemble à une épreuve olympique dont les hommes sortiraient seuls vainqueurs ! Face à ce déséquilibre dans le récit de ces futurs parentalités, maternité tardive vs paternité triomphante, nous avons recueilli le récit de Françoise, Sophie et Stéphanie qui ont choisi de faire un enfant après l’âge de 40 ans. Des histoires de libertés revendiquées et assumées.

Al Pacino et Robert de Niro ont récemment annoncé leur nouvelle paternité à 83 et 79 ans comme un nouveau trophée récompensant leur puissance masculine. Qu’en est-il pour les femmes ? En France, la comédienne Virginie Effira, enceinte à 46 ans dont la grossesse a été révélée au dernier Festival de Cannes a du s’expliquer, justifiant auprès des médias que ce n’était pas son premier enfant et que, non, non, elle ne se mettait pas en danger. Aucune symétrie avec les deux octogénaires américains dont le seul souci est de vérifier que l’enfant annoncé est bien le leur !

« On m’a parlé de grossesse gériatrique » souffle Françoise, célibataire bruxelloise qui a donné naissance à une petite fille à l’âge de 45 ans grâce à un double don d’ovocytes et de spermes. « J’ai d’abord essayé avec mes ovocytes à 42 ans mais à partir de 43 ans, on ne prélèvait plus d’ovocytes dans l’hôpital où j’étais suivie ». Seul son employeur affiche sa surprise à l’annonce de sa maternité dans une capitale où les femmes deviennent mères tardivement.

Mon souci est qu’elle sache se débrouiller, je m’entretiens et elle me pousse, j’arpente les parcs zoologiques mais je ne ferais pas la roller parade avec elle.

Françoise

Pour Sophie, ce n’est pas une histoire d’horloge biologique, l’autrice et metteuse en scène n’a tout simplement pas trouvé le père plus tôt. D’ailleurs elle en avait presque fait le deuil. Le père de ses enfants en voulait d’ailleurs trois, un enthousiasme que refroidit sa mère lors de l’annonce de sa première grossesse qu’elle accueille d’un « t’es folle, t’es vieille ! ». Suivie à l’hôpital Saint Vincent de Paul, son gynécologue est rassurant et bienveillant. Normal ? Pas si sur, car si L’INSEE constate que la fécondité après 40 ans ne cesse d’augmenter depuis les années 1980, il y a 20 ans et Sophie fait alors figure d’exception.

Stéphanie confesse un réveil tardif sur la question de la maternité tout en estimant être devenue suffisamment sage à 42 ans pour envisager d’avoir deux enfants ( 4 ans et demi et 3 ans). L’entrepreneuse en marketing digitale est toujours passée pour bizarre au sein de sa famille, son désir d’enfant et sa grossesse surprennent son entourage proche car elle ne s’est jamais exprimée sur le sujet, sa mère lui demandant même si elle envisage d’avorter. A Madrid où elle a élu domicile, ce n’est pas son âge qui questionne mais plutôt l’éducation « à la française » de ses enfants. Selon elle, « de la discipline sans être rigide ».

En devenant mère, je suis devenue une autre personne, j’ai pris conscience de tous les problèmes qu’on pouvait avoir et je suis devenue féministe.

Sophie

Leur nouvelle parentalité les a profondément bouleversées. De « fêtarde », Sophie est devenue fusionnelle. « J’étais angoissée de tout, je me levais 15 fois la nuit pour voir s’il respirait toujours », mais ajoute-t-elle « je pense que ça n’a rien à voir avec l’âge ». Ce n’est pas une histoire générationnelle, mais à l’heure ou la pré ménopause s’invite dans le cycle hormonal, il y a un enchainement que Françoise a franchi sans symptôme majeur. « J’ai enchainé cycle PMA, grossesse et ménopause sans y penser car j’ai un boulot à plein temps avec une vie sociale riche. pas l’occasion de me dire « ah je vieillis ». »

La parentalité ne m’intéressait pas spécialemen, mais j’ai été troublée plusieurs mois quand j’étais enceinte.

Stéphanie

Stéphanie avoue avoir redouté de devenir une autre version d’elle même, plus fade, de perdre sa personnalité. La maternité a remisé ses doutes. « Même si j’avais une vie géniale avant, ça a donné un sens à ma vie. J’ai arrêté de parler de moi tout le temps ». A l’aube de la cinquantaine, l’entrepreneuse est parfois déprimée, mais difficile de faire le tri entre la fatigue liée aux enfants, la mise en place de sa boîte et les prémices de la ménopause. Elle a opté pour une sieste réparatrice calé sur le rythme de son ainée.

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