A Barbieland, il n’y a pas de place pour les vieilles femmes. Mais la réalisatrice de Barbie, Greta Gerwig a inséré une courte scène entre Margot Robbie et Ann Roth, 91 ans qui invite à se projeter positivement dans la vieillesse.
La scène semble anodine. Barbie échappée de son univers d’éternelle jeunesse croise à Los Angeles, une vieille femme assise à un arrêt de bus. « Vous êtes si belle », dit Barbie à la femme qui lui répond sans fausse modestie « je le sais ». L’incurtion de la vieillesse dans le monde de la mannequin en plastique a pris les traits de Ann Roth, la costumière qui conçoit depuis des décennies les looks des acteurs et actrices à Hollywood. Célèbre à Hollywood, elle a façonné des looks iconiques. On lui doit entre autre « Le costume violet de Dustin Hoffman et la veste en daim à franges de Jon Voight dans « Midnight Cowboy » ; la robe de cocktail à paillettes et le boa de Jane Fonda en call-girl dans « Klute » ; la nuisette de Barbra Streisand » … détaille The New York Times.
« Ne m’appelez pas une légende de 91 ans »
En préambule de l’interview qu’elle donne au magazine, Ann Roth avertit, «Ne me traitez pas de personne incroyable. Ne m’appelez pas une légende de 91 ans. Ne m’appelez pas la personne la plus âgée du film « Barbie » ». Une mise en garde qui rappelle à la journaliste qu’il serait malvenu de parler de son âge comme le seul fait remarquable d’une carrière qui a débuté dans les années 50. Et qui a été tardivement célébrée puisque la costumière a reçu son premier Oscar à 65 ans .
Cette mise en abyme dans la séquence du film aurait mérité d’être développée. Car cette rencontre aurait du être le prémice d’un échange intergénérationnel. Reconnaitre la beauté d’Ann Roth est un premier pas, mais derrière l’affirmation, les deux héroïnes auraient pu entamer un dialogue sur ce que signifie vieillir pour une femme. Un lien puissant que la cinéaste n’a pas exploré. « Se lier d’amitié avec des personnes plus âgées que nous offre un aperçu de notre avenir, si nous avons la chance de vivre aussi longtemps » analyse l’autrice Vicky Larson sur Medium.