TONIE MARSHALL SEULE RÉALISATRICE A AVOIR OBTENU UN CÉSAR EST MORTE

Tonie Marshall

La cinéste franco américaine Tonie Marshall est décédée ce jeudi 12 mars à l’âge de 68 ans. Connue pour son engagement envers les femmes, la réalisatrice avait obtenu un César pour Vénus Beauté (Institut) en 1999.

La réalisatrice faisait partie d’une illustre famille du cinéma. La fille de Micheline Presles et du producteur américain William Marshall est la demie sœur de Mike Marshall, le fils de Michèle Morgan. Un adn cinématographique puissant coule dans ses veines. Et lorsqu’elle filme les femmes de « Venus Beauté (Institut) », elle parle déjà de l’émancipation des femmes. Sa belle-sœur, Maud Marshall trace un portrait fort d’une femme indépendante. « Je me souviens de la cérémonie des César en 2000 où Tonie et Danièle Thomson (belle fille de Michèle Morgan) étaient en compétition pour le César du meilleur « réalisateur » Mike a hurlé lorsqu’elle a reçu le trophée. Il s’est retourné vers un célèbre producteur qui avait refusé de produire le film en lui lançant une phrase vengeresse.

La place des femmes

La place des femmes dans la société est centrale dans l’oeuvre de Tonie Marshall. Elle débute avec Petimento en 1989, un quiproquo familial où l’héroïne pense faire la connaissance de son demi-frère. Dans sa vie, ce lien fraternel est incarné par Mike qui lui voue une admiration sans borne. « Ce frère que l’administration considérait comme demi a toujours été un frère entier pour moi » déclare-telle lors de son décès en 2005. La fratrie, noyau central dans sa vie s’étend à la sororité. De son amitié d’adolescence avec Anémone naitront Pas très catholique (1994) et Enfants de salaud (1996).

La découverte de son féminisme

La cinéaste explore les questions féministes, le plafond de verre avec Numéro Une (2016) et l’ascension d’une femme de pouvoir dans les couloirs feutrés d’une grande entreprise du CAC 40. Tourné dans le cadre du Women’s Forum à Deauville, le film marque l’engagement de la réalisatrice pour les combats féministes. « Depuis je réfléchis et je travaille sur deux projets de films et je me rends compte a quel point tout, depuis la nuit des temps est organisé sur le masculin, le travail, l’économie, l’éducation, l’orthographe, les lois, c’est comme un arbre avec des racines très profondes » analyse-t-elle lors d’un forum pour l’égalité en 2019.

La productrice avait choisi à cette occasion de parler du projet qui l’occupait. « Un des films sur lesquels je travaille est un documentaire utopiste dont la question est si le capitalisme avait été inventé par des femmes ça ressemblerait à quoi ? Je n’ai pas encore la réponse finale. Les femmes n’auraient pas écarté les hommes. Peut être que l’économie serait moins court termiste. » Elle avait avoué au Temps avoir découvert le féminisme sur le tard avec Numéro Une, mais sa mère, Micheline Presle avait montré la voie. « Elle était chef de famille, a toujours gagné sa vie et n’a jamais dépendu d’un homme, alors qu’elle est née en 1922. Sans jamais militer, elle a appliqué un modus operandi de féministe » précisait Tonie Marshall en 2017 à Pleine Vie.

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