La maire de Paimpol Fanny Chappé a fait l’objet d’un échange houleux lors du conseil municipal du 26 avril. L’ancien édile Jean Yves de Chaisemartin a dérapé. Ses propos sexistes stigmatisent une fois de plus l’engagement des femmes en politique.
Fanny Chappé la maire PS de Paimpol a fait les frais des propos sexistes de l’ancien maire. Jean Yves de Chaisemartin s’est emporté, « J’ai le droit de répondre, maîtresse ou tu vas encore m’empêcher de parler? « . Des propos que la maire n’a pas laissé passer. Mais l’opposant a poursuivi, « Alors là, je te parle comme je veux, ma cocotte! « . A plusieurs reprises Fanny Chappé a tenté de le ramener à une attitude décente, lui rappelant qu’il contrevenait au règlement intérieur. Et a prévenu « Si vous m’appelez encore une fois “maîtresse”, vous sortez du Conseil municipal. Je suis la maire, je mérite le respect ».
La séquence filmée a fait le tour des réseaux sociaux suscitant un tollé. Les excuses ne venant pas, elle a regretté sur Twitter que l’on en soit encore là en 2021. « Être femme maire, c’est aussi vivre cela ». Un écho à une situation que l’élue dénonçait déjà dans un article publié par Libération en 2020. « Un homme peut se mettre en roue libre, mais moi, je n’ai pas le droit à l’erreur » déplorait-elle alors. La situation vécue par les femmes en politique n’évolue guère, le sexisme récurrent est un obstacle majeur.
« Alors là, je te parle comme je veux ma cocotte. » Lundi, l’ex-maire de Paimpol (22) Jean-Yves de Chaisemartin s’est mis hors-jeu en répondant à la maire Fanny Chappé qui lui demandait de ne plus l’appeler « maîtresse ».
— Sylvain Ernault (@SylvainErnault) April 28, 2021
La séquence rappelle les caquètements à l’Assemblée. pic.twitter.com/JH4WxZudxr
Depuis l’auteur des propos sexistes n’ a pas émis de regrets, ni d’excuses. Au contraire, dans une publication Facebook, l’ancien maire a ajouté : « Cocotte, bibiche, mémère, pépette, poupette… sont autant de surnoms familiers qui n’ont rien d’insultant. Mais juste le niveau de désobligeance qui s’impose à une personne dénuée de légitimité, qui a besoin de se draper dans son indignité pour exister ». Un argument indéfendable puisque la légitimité est acquise par la voie de l’élection républicaine.

A France 3 régions, Jean Yves de Chaisemartin a concédé : « Je regrette donc mes propos mais j’assume sur le fond. Personne ne sort grandi dans cette affaire » après avoir affirmé : « Je ne suis ni misogyne, ni sexiste ».
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