OKSANA CHUSOVITINA TIRE SA RÉVÉRENCE APRÈS SES 8ÈMES JO

Oksana Chusovitina
capture Insta © Oksana Chusovitina

En compétition, sport et âge ne font pas bon ménage : du moins, c’est ce que pensent les organisateurs et entraîneurs sportifs, qui cherchent toujours de nouveaux champions parmi la jeunesse. Les sportifs professionnels voient souvent leurs carrières écourtées alors qu’ils sont à peine âgés de 30 ans. Une femme fait toutefois figure d’exception aux Jeux Olympiques de Tokyo : la gymnaste Oksana Chusovitina de 46 ans a participé à ses 8èmes JO.

Gymnastique rime souvent avec souplesse, adolescence et jeunesse. Au sein des compétitions, les cas de fraude sont multiples et les polémiques autour de l’âge des gymnastes sont récurrentes. C’est pourquoi depuis 1997, la fédération internationale de gymnastique (FIG) n’autorise pas les adolescentes de moins de 16 ans à concourir pour les Jeux Olympiques. Une course à la jeunesse effrayante dans le cadre d’une transition démographique qui voit vieillir sa population. Face à cette recherche de jeunesse, une femme remet en question cette quête en participant aux Jeux Olympiques de Tokyo à 46 ans : la gymnaste Oksana Chusovitina.

Elle incarne un renouvellement des codes de la gymnastique et offre un visage plus varié à ce sport où le jeunisme règne. La compétitrice ironise : « Je n’ai fait que devenir meilleure, comme du bon vin ». La spécialiste du saut impressionner les foules et ravit déjà ses 77.000 followers instagram, où elle poste régulièrement des vidéos de ses entraînements.

8 participations aux JO, un record absolu

Oksana Chusovitina est une habituée des jeux : elle participe aux Jeux de Tokyo et aura donc concouru dans huit éditions différentes de Jeux Olympiques. Née en URSS en 1975, elle concourt pour la première fois aux JO en 1992 aux couleurs de l’Union Soviétique, où elle remporte une médaille d’or en équipe. Par la suite, elle participe aux JO sous la nationalité ouzbékistane, puis allemande. Dès les Jeux de Londres en 2012, elle devient la gymnaste ayant participé au plus grand nombre de JO en se présentant pour une sixième édition. En 2016 à Rio, Oksana Chusovitina est la doyenne des JO à l’âge de 41 ans. Une jolie réponse aux individus qui pensent que la carrière des sportifs se doit de s’arrêter après 30 ans.

Si la gymnastique est réputée pour être un sport très exigeant physiquement, Oksana Chusovitina fait preuve d’une endurance à toute épreuve en poussant sa carrière plus loin que quiconque avant elle. Avide de challenges et de renouvellement, elle n’hésite pas à tenter des figures périlleuses que même les plus jeunes n’essaient pas de reproduire. Elle avait ainsi réalisé aux JO de Rio la “Produnova”, une figure exécutée par la sportive du même nom pour la première fois en 1999 et très rarement reproduite depuis. Chusovitina s’y confronte, alors même que la très victorieuse Simone Biles, championne olympique, avait affirmé “ne pas vouloir mourir” en l’exécutant.

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Une pionnière

Tokyo a signé la fin de sa carrière de compétitrice olympique et mondiale après son élimination en amont de la finale au saut de cheval. La multi-médaillée (deux médailles olympiques, onze en championnats du monde et bien d’autres au niveau européen et asiatique) a établi bien des “premières fois” en continuant à pratiquer son sport après son accouchement en 2000. « Sur le podium, nous sommes tous les mêmes, que vous ayez 40 ans ou 16 » est son mantra. Sans cesse capable de renouveler ses pratiques et compétences pour s’adapter aux évolutions du sport (qui changent au rythme des JO), Oksana Chusovitina a clot sa dernière routine olympique en larmes près de trois décennies après ses débuts à Barcelone en 1992.

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