NON LES CORPS D’ÉTÉ N’EXISTENT PAS !

Capture Instagram the Body Optimist
Capture Instagram the Body Optimist

Un poil agacée par la lecture de cet article au titre si prometteur « Nos conseils pour être la bombe de la plage », (on vous met pas le lien hein?) Simone s’est demandée si toutes les femmes qui refusent de bronzer en serrant « les abdos pour garder un ventre bien ferme » avaient droit de cité sur le sable. Un petit tour sur Instagram donne un aperçu de l’ampleur du désastre. Avec plus de 10 millions d’occurences pour le #beachbody », pas simple d’y échapper ! Pour mieux contrer ces injonctions corporelles on est allé chercher un contre pouvoir, et on l’a trouvé chez « The Body Optimist », le magazine féminin inclusif. Amandine Cadilhon, journaliste a répondu à nos questions. Et ça fait du bien !

Quels conseils donnés aux femmes qui n’osent pas se mettre en maillot de bain (à part déchirer les pages des magazines féminins) ?

Tous les corps ont le droit de profiter d’une baignade rafraîchissante ! Qu’importe votre âge, votre poids ou votre morphologie, le regard le plus important est celui que VOUS portez sur vous. Il faut arrêter de se poser trop de questions. Comme disait la blogueuse et mannequin grande taille Tess Holliday : « Pour être belle en maillot de bain, il suffit d’en enfiler un ! »

Il est vraiment dommage de se priver de quelque chose qui nous fait plaisir simplement par peur du regard des autres. Il faut relever la tête, arrêter d’avoir peur, d’avoir honte. On se rendra ainsi vite compte que l’idée qu’on se fait est bien plus pesante que la réalité. Pour se rassurer au début, on peut tout à fait y aller avec une bonne amie. Ensuite, on s’achète un joli maillot de bain dans lequel on se sent belle, sexy, épanouie. On ne cherche pas à jouer à tout prix à « la jeunette tendance », on arbore juste un maillot qui nous correspond. Et même s’il est rose fluo, foncez ! Il faut vraiment voir tout cela comme un jeu. Vous n’avez rien à prouver aux autres, juste à vous-même. Restez naturelle…

Comment se réapproprier son corps et en être fier lorsque les injonctions à la minceur et à la jeunesse sont même intégrées par les femmes qui les subissent ?

Nous considérons qu’on peut être fier(e) de son corps, sans tomber dans la superficialité, assumer son corps sans considérer non plus que le physique nous définit. Nous sommes tous différents, nous avons toutes et tous des complexes et nous devons apprendre à nous en affranchir. Il faut garder à l’esprit que les mannequins des magazines sont des professionnelles, c’est leur métier. Les photos sont systématiquement retouchées. Il faut vivre en fonction de ce que l’on est et ne pas faire une obsession du corps parfait.

Comment assumer les réflexions et les regards négatifs sur son corps ?  
il y aura toujours des réflexions et des regards négatifs. Certaines remarques peuvent même être dévastatrices. Si on relève la tête, si on assume, alors peut-être qu’on laissera moins la place à tout cela ? Il faut aussi toujours regarder de qui émane cette négativité. Si cette personne est assez stupide pour juger le physique de quelqu’un d’autre, devriez-vous vraiment porter de l’intérêt à ses idées ? Il ne faut pas hésiter à répondre, même avec humour. Le but étant de renvoyer cette personne à sa propre bêtise.

A priori, on ne peut pas déposer son corps avant d’aller à la plage puis le récupérer après. À 50 ans passés, on ne peut pas avoir le corps de nos 20 ans. C’est un fantasme, il faut être en phase avec la réalité. Oui, notre corps est moins tonique, plus marqué… Mais vouloir effacer ces traces, c’est aussi vouloir effacer sa propre histoire. Et quel dommage…

Quelles sont les femmes inspirantes qui brisent ce tabou du corps « parfait » ?
Michèle Bernier et Josiane Balasko sont deux actrices françaises que nous aimons particulièrement chez « The Body Optimist ». Elles évoluent dans un milieu où la minceur et la chirurgie esthétique règnent et pourtant, elles sont toujours restées naturelles.

Les mannequins grande taille sont aussi une grande source d’inspiration. A l’international, on pense à Ashley Graham, qui a notamment fait la Une de Sports Illustrated, prouvant que rondeurs pouvait rimer avec forme. Elle a notamment travaillé avec Pat Gallant-Charette, un mannequin senior totalement irrésistible que l’on vous invite à découvrir.  
En France, on aime les influençeuses et humoristes féministes comme Juliette Katz de « Coucou les girls », Laura Calu, Camille Lellouche ou encore Natoo. Sans oublier certaines blogueuses françaises comme Stéphanie Zwicky, Gaëlle Prudencio ou encore Ely Killeuse.

Les grandes tailles continuent-elles d’être considérées comme des catégories « à part », dans les rayons des magasins ?

 La réponse est oui. En revanche, si on nous demande si la société autorise les rondes à porter les mêmes maillots que les minces, la réponse est non. Ce que l’on voudrait pour toutes les femmes de 50 ans, c’est qu’elles puissent entrer dans n’importe quelle boutique en vacances et s’acheter un joli maillot si elles l’ont oublié chez elle ! 

Si au-delà de la taille 50, il n’y a franchement pas grand-chose, on note tout de même une belle évolution au niveau des tailles standard. Depuis environ 4 ou 5 ans, les quinquas peuvent trouver des maillots colorés, gainants, aux matières différentes, avec des coupes sexy… Car ce qu’elles cherchent, ce n’est pas un maillot classique. C’est un maillot avec des petits détails qui changent tout. Un maillot qui les mettra en valeur et les fera se sentir belle.

Quel vocabulaire devrait-on choisir pour parler du corps des femmes ?
Nous voudrions déjà que les femmes n’aient plus peur de leur âge. Oui, j’ai plus de 50 ans, et alors ?! La principale différence dans tout cela n’est pas le corps, mais l’expérience. À 50 ans, la société nous fait comprendre qu’on est moins riche d’un corps mais plus riche d’une expérience. C’est une évolution. Les magazines veulent systématiquement segmenter leur public pour se démarquer. C’est peut-être intéressant pour définir un lectorat mais, en tant que femme, on a le droit d’être intéressée par tous les sujets. Les femmes de 50 ans n’ont pas envie d’être réduites au rôle de grand-mère qui tricote ! Elles n’ont pas non plus envie qu’on leur impose les sujets auxquels s’intéresser. Rappelons que c’est dans la diversité que se trouve la richesse.

Cela va même au-delà de tout ça, beaucoup de femmes ont le sentiment de renaître à 50 ans. Elles n’ont pas du tout leur âge civil dans la tête, elles veulent être désirables et arrêter de parler des « problèmes de vieilles ». Elles veulent tout simplement qu’on parle de tout ce qui va bien quand on a 50 ans !

Merci à la team « The Body Optimist » pour leur collaboration. Article initialement publié dans la newsletter « LES NEWS DE SIMONE »

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