Le gouvernement Barnier a confié le traitement de l’égalité femme homme à un secrétariat d’Etat piloté par Salima Saa. Placé sous la houlette de Paul Christophe, nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Egalité entre les hommes et les femmes, la « grande cause nationale » d’Emmanuel Macron ne mérite plus un ministère de plein droit, ni de femme aux compétences affirmées sur le sujet à sa tête.
La « grande cause du quinquennat » martelée en 2017 par Emmanuel Macron vient d’être enterrée sans considération des enjeux d’égalité femme homme. La nomination de Salima Saa dont le parcours ne témoigne d’aucun engagement sur ce sujet laisse peu de doutes quant aux moyens dont elle disposera. Par ailleurs, cette figure de la droite, Préfète de la Corrèze entre août 2020 à août 2022, et porte-parole adjointe de la campagne de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012, n’affiche pas sur son CV un engagement quelconque sur le sujet.
Avec un parcours marqué par des aller retours entre privé et public, son dernier poste publié sur Linkedin fait état de sa fonction de conseillère de coopération intérieure à l’Ambassade de France à Londres. A la tête de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé) en 2012, la nouvelle secrétaire d’Etat brille par son désintérêt pour la création d’un ministère de l’égalité. Le Collectif National pour le droit des femmes déterre sur X ce joyau publié alors dans Slate. « On est à l’écoute des femmes + que des militantes.Un ministère des droits des femmes, je trouve cela ridicule en 2012 ».
« Ridicule » vraiment ? 134 féminicides dénombrés en 2023 par le collectif #NousToutes, l’essor du mouvement #MeToo qui montre le courage des femmes victimes de violences sexuelles qui ose parler, le procès des viols de Mazan qui devra faire preuve d’exemplarité dans sa conduite. Oui vraiment « ridicule » l’existence d’un tel ministère, c’est le message que vient d’envoyer aux femmes le gouvernement Barnier.