« LES ARTISTES QUI SERONT EN TÊTE D’AFFICHE D’UN FESTIVAL CET ÉTÉ ONT PLUS DE CHANCE DE S’APPELER RICHARD QUE D’ÊTRE UNE FEMME DE PLUS DE 50 ANS »

Selon l’association britannique « Center for Ageing Better » les artistes féminines de plus de 50 ans sont les grandes absentes des têtes d’affiche des festivals de musique du Royaume-Uni, ce qui n’est pas le cas des hommes du même âge confirmant les biais agistes de l’industrie musicale.

L’organisation a compté et seule Grace Jones émerge en haut de l’affiche des 20 festivals de musique les plus populaires de l’été. En revanche, les chanteurs ou groupes dont le leader est un homme de 50 ans représentent un tiers de la programmation estivale. L’agisme se niche-t-il aussi dans les cordes des basses ? L’association « Center for Ageing Better » ajoute que cette ostracisme vis-à-vis des chanteuses de 50 ans et + est une faute commerciale au regard du public de ces festivals. « Au Royaume-Uni, près d’un festivalier sur trois a plus de 40 ans et trois sur cinq sont des femmes ».

Parmi les plus prestigieux de ces évènements musicaux, le festival de l’ile de Wight qui s’est déroulé du 15 au 18 juin détonne en programmant les deux égéries de plus de 50 ans, Gabrielle et Blondie sur les 24 invités de la scène principale. À Glastonbury, sur l’ensemble des 21 programmations, les femmes âgées de plus de 50 ans sont à l’affiche de quatre spectacles (Texas, Amadou et Mariam, Blondie, etnBristol Windrush).

Une fois de plus, nous voyons un exemple où le problème de l’âge de la société signifie qu’il n’y a pas d’espace ou de dispositions pour les femmes âgées. Dans de nombreux aspects de la vie publique, les femmes âgées sont mises à l’écart. De telles attitudes amènent de nombreuses femmes à avoir une vision négative de leur vieillissement parce qu’elles constatent le peu de valeur que la société leur accorde.

Dr Carole Easton OBE, Chief Executive at the Centre for Ageing Better

Sur le site de l’association, Lizzy Ellis, responsable du développement de Saffron Music souligne : « Les statistiques des festivals de cette année sont malheureusement sans surprise. (…) les conséquences de stéréotypes sexuels dépassés, l’accès et la visibilité des femmes plus âgées et plus diversifiées à ces scènes sont médiocres ». En 2019, une étude s’est intéressée à la visibilité des femmes dans les festivals de musique et constate que parmi les 5416 artistes programmés (hors musique classique), 14% sont des femmes sans indication de leur âge.

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