« MAY DECEMBER » ORCHESTRE UN DUEL VÉNÉNEUX ENTRE JULIANNE MOORE ET NATALIE PORTMAN

May December
© J’ai piscine avec Simone

Le dernier film de Todd Haynes, May December nommé aux Oscars dans la catégorie « meilleur scénario original » librement inspiré d’un fait divers dresse le portrait de deux femmes fascinantes et redoutables.

Le réalisateur de Carol et de Dark waters a plongé avec jubilation dans une réécriture d’un fait divers survenu au milieu des années 70. May December est à l’origine une expression qui signifie l’important écart d’âge entre les deux membres d’un couple. Et c’est l’origine d’une affaire qui a fait la une des tabloïd. Une enseignante trentenaire a abusé un élève de 12 ans qu’elle épouse à sa sortie de prison. Tom Haynes fictionne l’histoire qui se déroule 20 ans plus tard. Gracie (Julianne Moore) vit avec Joe ((Charles Melton) de 23 ans son cadet et ensemble ils élèvent leurs 3 enfants.

Elisabeth (Natalie Portman), actrice célèbre qui doit incarner l’enseignante dans un biopic vient à sa rencontre, carnet et stylo à la main pour donner matière à son jeu. Un rôle d’observatrice incapable de rester neutre et qui va petit à petit s’immiscer dans la dynamique familiale hors norme. Gracie vit toujours dans la ville du scandale dans un univers paralèlle, où règne le déni de sa responsabilité vis-à-vis de son mari, père précoce au traumatisme enfoui, à mi-chemin de l’enfance et de l’homme adulte qu’il ne sera jamais.

Des prédatrices

Todd Haynes livre des personnages de femmes transgressives, impossible à juger malgré leurs actes. Le film interroge le comportement de Gracie autant que la notion de consentement de Joe, un MeToo inversé où le rôle du prédateur est du côté des femmes. « Il s’agissait vraiment de ces femmes dont les désirs, les convictions et les volontés menaient le train de leur vie. C’est certainement vrai pour Gracie et son histoire, mais au fur et à mesure que l’on découvre Elizabeth au cours du film, on lui trouve des similitudes troublantes et fascinantes, et on a l’impression qu’elle a en quelque sorte trouvé son équivalent dans le personnage de Gracie » souligne le réalisateur sur le site Deadline (en anglais).

Côté scénario, c’est un coup de maitre pour Samy Burch, ancienne directrice de casting qui se lance pour la première fois dans l’écriture d’un long métrage. «J’ai vraiment écrit ce film dans le placard de notre appartement » confiait-elle lors d’une interview à Indie Wire. Tout est parti de l’idée que Joe devait pour la première fois faire face à ce qui s’était passé. « Il est vraiment le cœur et le cœur brisé de l’histoire ».

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