« LES SIMONES » METTENT LE TURBO AVANT LES ÉLECTIONS

Les Simones
Florence Sandis, Pascale Fontenel-Personne et Sandrine Josso ©Catherine George Hoyau

« Les Simones » partent en campagne dans les territoires. Cette association créée par deux députées centristes le jour de la Sainte Simone (de Beauvoir ou Veil, au choix) a pour mission de sortir de l’invisibilisation les élu.e.s  issu.e.s de la société civile au premier rang desquels les femmes. 

Vendredi 10 décembre Pascale Fontenel-Personne, députée de la Sarthe et Sandrine Josso, députée de Loire Atlantique, toutes deux issues du MoDem, lancent officiellement « Les Simones », une association qui souhaite valoriser les élu.e.s issu.e.s de la société civile. Et particulièrement les femmes invisibilisées sous le joug d’une double peine : le genre et l’origine (comprendre « pas issues du sérail politique »). Si elles détiennent aujourd’hui 39,5% des sièges de l’Assemblée nationale et plus de la moitié des portefeuilles dans le ministère Castex (essentiellement des postes de ministres déléguées ou de secrétaires d’État ), « le plafond de verre empêche les femmes d’aboutir aux prises de décisions », regrette Pascale Fontenel-Personne.

En outre le turn over aux hautes fonctions de l’État est moindre que chez leurs collègues masculins en dépit d’un niveau de diplômes plus élevé. Même constat au sein des instances dirigeantes de la société civile mais aussi des partis politiques qui sont censés nous représenter. En novembre dernier lors du lancement de l’association « Ensemble Citoyens » visant à rassembler les forces de la majorité présidentielle en vue de l’élection présidentielle apparaît sur la photo un quatuor d’hommes en gris : Richard Ferrand, François Bayrou, Édouard Philippe et Jean Castex, rappel d’un temps où la politique était le lieu de prédilection des mâles alphas aux accents de ténors.

Le dialogue passerait mieux avec les élues de la société civile

Des pros de pros de la politique, et pourtant « lors des échanges que l’on peut avoir dans les territoires, sur les marchés par exemple, on se rend compte que les élu.e.s de la société civile, les femmes notamment, trouvent plus facilement des solutions concrètes, sont davantage visionnaires et aussi beaucoup plus humbles. », poursuit Pascale Fontenel-Personne. Avec elles, le dialogue passerait mieux. Seulement voilà, si les femmes sont bien présentes sur les photos de groupe (Emmanuel Macron s’était engagé à une meilleure représentativité), personne ne les entend. Et pour cause : 70% des hommes squattent les medias audiovisuels, oui, ça énerve !  

Dès à présent l’association apolitique, ouverte aux citoyens cooptés et adhérant à sa charte, constitue ses réseaux dans les territoires « pour dépoussiérer voire bousculer les grands partis politiques traditionnels», commente Sandrine Josso. Mais step by step d’autant que le calendrier 2022 promet des va-et-vient sous les ors de la République… Dans un premier temps « Les Simones » vont s’atteler à « oxygéner la solitude » des élu.e.s et de celles et ceux qui s’engagent en politique avec ou sans étiquette (à quelques mois des élections législatives, ça devrait servir). Avec, on l’aura compris, une attention particulière accordée aux femmes, même si l’association se veut inclusive et se défend de tout lobbying (nombre de députés hommes y ont déjà adhéré).

Edith Cresson présidente d’honneur

Pascale Fontenel-Personne et Sandrine Josso refusent donc de la qualifier de « féministe »… On se contentera de voir dans la personnalité de la présidente d’honneur, Edith Cresson, première femme en France à devenir Premier ministre( 15 mai 1991- 2 avril 1992) un symbole. Accusée d’incompétence et de frivolité du seul fait d’être une femme proche de François Mitterrand (on ne prête qu’aux riches), on lui reconnait trente ans après avoir eu un pouvoir visionnaire …. sur l’importance de l’éducation dans le maintien de la démocratie. Cela vaut mieux tard que jamais dit l’adage mais ça commence à faire long !

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