LES ACTRICES FRANÇAISES DE PLUS DE 50 ANS TOUJOURS COINCÉES DANS LE TUNNEL

AAFA tunnel comédienne 50 ans
Infograhie AAFA Tunnel de la comédienne de 50 ans

Depuis 2015 la commission AAFA-Tunnel de la Comédienne de 50 ans compte la présence à l’écran des comédiennes de plus de 50 ans. Pas de miracle en 2021, 7% des rôles leur ont été attribués contre le double pour les hommes du même âge.

Lutter contre l’âgisme, les stéréoypes et lever l’omerta sur la disparition des comédiennes de plus de 50 ans à l’écran est l’ambitieux programme de la commission du «Tunnel» comme le rappelle Catherine Piffa, comédienne et membre active. « Seuls 7 % des rôles ont été attribués à des comédiennes de plus de 50 ans. En 2020 c’était 9 % ; en 2019 : 8% ; en 2016 : 6% ; et en 2015 : 8 %», autrement dit rien ne bouge. Un constat sidérant alors même qu’une femme française sur 2 à plus de 50 ans selon l’INSEE.

Et pourtant depuis 7 ans le travail de la commission a fait émerger «un frémissement de prise de conscience». Toutefois, la situation est loin d’être paritaire, car souligne le baromètre, les hommes passé 50 ans bénéficient de 16% des rôles. Un chiffre qui correspond à leur juste représentation dans la société contrairement à la situation des comédiennes, trois fois moins présentes à l’écran que démographiquement. «Le cinéma ne propose que deux alternatives : soit être jeune, soit rester jeune» résume Catherine Piffaretti.

A partir du moment où on ne se voit pas à l’image, c’est compliqué de s’imaginer vieillir et d’imaginer quelque chose pour des personnages de plus de 50 ans. C’est un enjeu féministe et agiste.

Catherine Piffaretti

Pas d’incidence du genre de la personne à la réalisation

Un espoir pourtant reposait sur le décompte des rôles octroyés par les réalisatrices, nouveauté de ce baromètre 2021. Mais les chiffres sont décevants, elles ne donnent que 8,5% de rôles aux femmes de 50 ans et plus contre 7% aux hommes. Une quasi parité, maigre consolation. «Alors que les réalisateurs montrent deux fois plus d’hommes de plus de 50 ans à l’écran que de femmes du meme âge» souligne la comédienne.

Un constat qui puise ses origines dans un sexisme ordinaire bien intégré par la société et par le cinéma lui-même. Au Etats-Unis, les chiffres répertoriés par l’Institut Geena Davies sont similaires affirme Catherine Piffaretti. «Une étude sur le cinéma international en 2019 s’est intéressée à la qualité des rôles des personnages féminins de plus de 50 ans. Les femmes étaient majoritairement représentées comme ronchons, vivant seules, égocentrées, délaissées, ne prenant pas soin d’elle, peu attirantes et malades». Rien de moins.

Une vision ultra problématique lorsqu’elle impacte près d’un quart de la population majeure en France.

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