LES FEMMES, GRANDES OUBLIÉES DU PLAN DE RELANCE

l'impact du COVID sur l'emploi des femmes
illustration ©Pexels

La crise du Covid a accéléré les inégalités entre les femmes et les hommes. Le rapport de la Fondation des Femmes publié le 29 mars indique que le plan de relance du gouvernement va les aggraver. Le collectif préconise 10 mesures pour un « plan de relance féministe ».

Télétravail, perte d’emploi et rupture de carrière sont les conséquences de la crise sanitaire pour les femmes. L’augmentation de la charge mentale et domestique n’a pas été supportée de manière paritaire au sein du foyer constate l’association. Les inégalités existantes se sont accrues. « Elles sont ainsi 40% à avoir consacré plus de 4 heures par jour aux enfants, soit le double des hommes » indique le rapport. Lors du 1er confinement les mères se sont arrêtées de travailler deux fois plus que les pères. (21% contre 12%).

Le télétravail : « une occasion manquée »

70% des femmes estiment que cette période va les pénaliser dans leur carrière. Car le télétravail n’a pas permis le rééquilibrage des tâches domestiques. Elles y voient une « occasion manquée », puisque le foyer a été synonyme de « double peine ». Très majoritairement, les femmes ont assumé la charge de l’école à la maison. Sur Twitter, une internaute réagit au nouveau confinement : « Je suis outrée. Lors du 1er confinement(…) on m’a imposé du télétravail alors que j’ai 3 enfants (qui avaient 8 ans, 2 ans et 8 mois ). J’ai fini par craquer, aucune indulgence de la part de mon employeur, mon CDD n’a pas été renouvelé ».

Une sous estimation de la situation des femmes

Cette précarisation des femmes a été sous estimée par les pouvoirs publics. La Fondation des Femmes déplore que sur les 35 milliards, seuls 7 milliards aient été « dédiés à des emplois considérés comme «  féminins  » ». Globalement, les filières soutenues sont celles considérées comme « hautement compétitives », à savoir des secteurs d’activité au sein desquels les femmes sont sous représentées. La transition écologique, le domaine du numérique et des hautes technologies citent le rapport.

Pour celles qui étaient en « 1ère ligne », le collectif souligne la « timide revalorisation » de leurs salaires dans le cadre du « Ségur de la santé ». A aucun moment cette politique n’a pris en compte l’écart des rémunération entre les femmes et les hommes. Enfin, la Fondation des Femmes regrette qu’aucune politique sociale n’ait été mise en place pour accompagner les plus précaires. Et anticiper ainsi les ruptures professionnelles des femmes.

Un plan de relance féministe

Le rapport préconise la mise en oeuvre d’un véritable plan de relance féministe autour de 3 axes principaux. Favoriser une politique d’investissement égalitaire notamment avec la mise en place d’un service public de la petite enfance. Un volet sur la prévention des inégalités, puis une politique fondée sur la mixité pour associer davantage les femmes aux décisions et à la gouvernance des entreprises et des politiques publiques.

Lire aussi : “NOS VIES D’ABORD” #1 24 H AVEC MARIE LLORENS, INFIRMIÈRE AUX URGENCES

Lire aussi : “NOS VIES D’ABORD” 24H AVEC FLORA, INFIRMIÈRE EN SOINS PALLIATIFS