Si Olympes de Gouges exigeait déjà le droit de vote pour les femmes dès 1791, il aura fallu attendre l’ordonnance du 21 avril 1944 pour que les françaises soient autorisées à glisser un bulletin dans l’urne.
Les françaises ont obtenu tardivement le droit de voter. Il est acquis dès le début du siècle en Australie pour les femmes blanches (1907), en Europe, la Finlande ouvre le bal en 1906, puis suivront le Danemark (1915), les Etats-Unis (1920), le Royaume Uni (1928). Mais c’est la Nouvelle Zélande qui ouvre la voie en 1893. Un contre pouvoir acquis grâce à une pétition signée par près de 24.000 femmes soit un quart des femmes adultes, comme le souligne Le Figaro.
En France, malgré les revendications d’Olympe de Gouges qui publie sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791, le droit de vote reste dévolu aux hommes qui bénéficient dès 1848 du suffrage universel. Dans une interview à L’humanité la sociologue et politologue Mariette Sineau explique que cette exclusion des femmes est justifiée par les Radicaux-socialistes sous la IIIème République « au prétexte que celles-ci voteraient « sous influence » de l’Église ».
La victoire des femmes activistes
Il faudra attendre l’ordonnance du 21 avril 1044 et son article 17 pour que les femmes obtiennent le droit de vote. Elles deviennent « électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ». Une victoire tardive en comparaison des femmes britanniques qui sont autorisées à voter le 6 février 1918. Des succès liés à l’activisme de Emmeline Pankhurst qui fonde le mouvement féministe des suffragettes. En Nouvelle Zélande, Etat pionnier du droit de vote des femmes, l’initiative est au crédit de Kate Sheppard.
Pour l’historienne Michèle Perrot, l’acquisition des droits politiques pour les femmes a été les prémices des revendications des droits sur leurs corps. « Dans les années 1970, les combats tournaient autour de l’IVG. Puis en 1980, le viol devient un crime » explique-t-elle au Nouvel Obs. Une bataille encore loin d’être gagnée.