Le secteur évènentiel durement impacté par la crise du Covid-19 oblige les entreprises à repenser leur offre. Sophie Gaëlle Cormier co-fondatrice de l’agence Com Un Oeil a choisi d’innover en proposant un concept tout droit venu de l’Amérique de Bill Haley et des « Happy days », le drive in.
Selon l’enquête réalisée par La PCMA (Professional Convention Management Association), 87 % des professionnels ont eu recours à des annulations au cours des deux derniers mois. Sophie Gaëlle Cormier, cofondatrice de Com Un Oeil, l’agence de production évènementielle qu’elle dirige avec Romain, son mari. Depuis dix ans, l’entreprise normande s’est spécialisée sur leur cœur de métier, l’audiovisuel. « C’est notre adn différenciant dans un monde très concurrentiel. Nous avons commencé par réaliser des films institutionnels puis progressivement nous avons accompagné nos clients dans la production complète d’évènements corporate ». Un savoir faire audio visuel reconnu par une année 2020 qui s’annonçait comme l’une des meilleurs depuis la création de l’agence.
Repenser l’offre évènementielle
Mais lorsque la crise sanitaire se profile en Chine l’agence sent le vent tourné. « Dès que le Président a parlé du confinement, tout s’est annulé » se souvient Sophie Gaëlle Cormier. Les doutes se confirment et les annulations s’enchainent faute de pouvoir reporter de façon certaine les dates. 10% des évènements sont reportés, donc une catastrophe vécue comme « un coup de massue » qui les sonne. Le premier réflexe est de savoir comment limiter la casse pour les équipes et le chiffre d’affaire. La recherche du fameux plan B n’arrive qu’après. « Les idées sont venues pendant le confinement, nous avons regardé aussi comment réagissaient les entreprises à l’étranger ». Une veille qui les plonge dans l’Amérique des drive in, des séances de cinéma dans des voitures face à un écran géant.
Le retour des drive in américains
Le concept est d’accompagner le déconfinement tout en douceur souligne l’ex journaliste reporter d’images. Alors que tous les grands rassemblements sont proscrits, le car cinéma s’adresse à des collectivités qui souhaitent proposer une activité sécurisée post confinement. Même si vous ne possédez pas de belle américaine des années 60, il suffit d’un parking, d’un écran et d’un système audio par voiture. Dans l’absolu, c’est simple. En réalité plus complexe. « Il faut déjà s’associer avec un cinéma qui ne soit pas à moins de 10 km pour disposer d’un catalogue de films plus ou moins récents » détaille la co fondatrice de l’agence. Un écran de 24 m2 équipé de leds pour le confort visuel jour et nuit des spectateurs calés dans leurs voitures.
Une technicité éprouvée par les équipes de Com Un Oeil qui assemblent l’écran au format 16/9ème. Un jeu de Lego remplacé par des dalles carrés qui modulent la taille de l’écran. Côté son, un système d’écoute passe par l’autoradio ou de petites enceintes et achève de transformer la voiture en mini home studio. Tombé en désuétude le drive in pourrait retrouver une seconde jeunesse. L’argument qui fit sa renommée aux Etats-Unis, « toute la famille est la bienvenue, sans avoir à se soucier du bruit que font les enfants » est plus que jamais d’actu post confinement.