LA SANTÉ MENTALE DES FEMMES FAIT ENFIN L’OBJET D’UN RAPPORT SPÉCIFIQUE

santé mentale des femmes
©j’ai piscine avec SImone

La Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes a adopté mardi 11 juillet à l’unanimité, un rapport relatif à la santé mentale des femmes. Il préconise 24 recommandations.

Les députées Pascale Martin (LFI-Nupes) et Anne-Cécile Violland (Horizons) sont parties d’un constat économique : les problèmes de santé mentale constituent aujourd’hui le premier poste de dépenses de l’Assurance maladie (avant les cancers et les maladies cardio vasculaires), avec un coût annuel de 23,4 milliards d’euros, et les femmes sont presque deux fois plus touchées par les troubles donnant lieu à la prescription de traitements psychotropes. Une situation amplifiée par la crise du Covid.

Les rapporteures ont souhaité « amener à une prise de conscience collective de la spécificité des femmes en matière de santé mentale et de l’enjeu sociétal majeur que celle-ci représente ». Un sujet tellement vaste que les députées l’ont envisagé au regard de la définition qu’en donne l’Organisation Mondiale de la Santé. « Un état de bien-être qui permet à chacun et à chacune de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès de manière productive et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ».

« Vaste programme » relèvent les rapporteures qui rappellent en introduction l’existence d’un biais. « La santé au sens large est très souvent abordée en se calquant sur les caractéristiques des hommes, ce qui ne permet pas une prise en charge adaptée à leurs besoins » expliquent-elles. Et cela est d’autant plus impactant aux âges clés de la vie des femmes ((adolescence, maternité, ménopause, séniorité). « Des périodes vulnérables qui nécessitent de fait un meilleur accompagnement » insiste Anne-Cécile Violland.

Des étapes charnières

Ainsi la crise sanitaire a aggravé la situation des jeunes filles avec l’augmentation préoccupante des tentatives de suicide, tandis que les dépressions post partum concernent de plus en plus de femmes. Peu pris en compte également le deuil péri natal qui suit les fausses couches ou les IVG relatent les députées. La fin de la fertilité n’est pas épargnée. « La période de la ménopause engendrant un sentiment de perte et d’effacement qu’il convient de combattre, les stéréotypes qui entourent l’arret de la fonction reproductive laisse penser que les femmes ne sont plus vraiment femme a partir du moment ou elles ne peuvent plus donner la vie ».

Enfin le rapport fait le lien entre le contexte économique et la santé mentale des femmes. Plus exposées à la précarité et aux violences intra familiales, les femmes sont aussi victimes d’addiction. En 2021, 23 % des femmes de 18 à 75 ans fumaient quotidiennement contre 20,7% en 2019. 14,7% consomment trop d’alcool (source : baromètre santé publique France). Et elles sont les grandes absentes des structures de soins en addictologie.

24 recommandations pour améliorer la santé mentale des femmes

Après avoir mené plus d’une trentaine d’auditions d’associations d’usagers, de professionnels de santé, et d’associations accompagnant les femmes, les rapporteures formulent 24 recommandations pour améliorer la prise en charge spécifique de la santé mentale des femmes articulées autour des trois axes : déconstruire les stéréotypes, lutter contre les inégalités et restaurer l’image de soi, former les professionnel et sensibiliser le public, prévenir, dépister et prendre en charge. 

L’intégralité du rapport en vidéo ici

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