Le 29 février la délégation aux droits des femmes du Sénat auditionnera l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche. La scénariste a porté plainte pour viols et agressions sexuelles sur mineure contre Benoit Jacquot et Jacques Doillon. Le début d’un Metoo dans le cinéma à quelques jours des César.
L’audition sera retransmise sur la chaine Public Sénat. « Entendre son témoignage est important, car les membres de la délégation travaillent pour que les situations de violence sur mineurs qu’elle décrit n’arrivent plus et soient sanctionnées », a déclaré sur cette chaîne la présidente de la délégation, la sénatrice Dominique Vérien. Judith Godrèche a déposé plainte contre les réalisateur Benoit Jacquot et Jacques Doillon pour viols et agressions sexuels alors qu’elle était mineure.
Sa prise de parole qui a suivi la diffusion de sa série Icon of French Cinema sur Arte a déclenché l’ouverture d’une enquête confiée à la Brigade de protection des mineurs. Sans jamais nommer ses agresseurs, la réalisatrice y décrivait les faits alors qu’elle était âgée de 14 ans. A sa suite d’autres comédiennes, Anna Mouglalis et Isild Le Besco ont également accusé Jacques Doillon d’agressions sexuelles.
« Une histoire d’amour consentie »
Benoit Jacquot a réagi en évoquant « une histoire d’amour consentie » alors même qu’il confiait à Gérard Miller (psychanalyste accusé d’agression sexuelle) dans une vidéo : « C’est forcément une transgression ne serait-ce qu’au regard de la loi telle qu’elle se dit» avant d’ajouter «On n’a pas le droit en principe, je crois…». Pour sa part le réalisateur de « La fille de 15 ans » dans lequel jouait Judith Godrèche a réagi dans un communiqué diffusé par l’AFP : « Je n’ai jamais commis les actes qui me sont reprochés et j’apporterai à la justice, puisqu’elle est désormais saisie, tous les éléments factuels dont je dispose pour démontrer mon innocence ».
L’actrice a par ailleurs créé une adresse mail pour recueillir d’autres témoignages. Sur son compte Instagram, la réalisatrice de Toutes les filles pleurent a posté : « Je suis là. Derrière cette adresse e-mail. Prête à vous lire et à réfléchir à un projet qui vous rend hommage. Quelque soit le milieu dans lequel vous avez été abusé(e) Partagez autant que possible ».