JOURNÉES DU MATRIMOINE : LE BANC PARISIEN DE TONI MORRISON

Un Banc de livres copyright R.Lagarde
Un Banc de livres copyright R.Lagarde

200 évènements jalonneront les journées du matrimoine du 15 au 17 septembre. A Paris, l’oeuvre de l’écrivaine américaine Toni Morrison sera à l’honneur autour du banc que sa Fondation a installé rue Louis-Delgrès.

« Bench by the road » littéralement « Banc sur la route » est un concept mis en place par Toni Morrison explique Cécile Zanibelli, comédienne, à l’initiative du rendez-vous qui aura lieu dans le 20ème arrondissement. « L’écrivaine disait dans une interview qu’il n’y avait pas de marqueur, d’endroit pour se rappeler les esclaves qui sont morts pendant quatre siècles de traite humaine aux Etats-Unis ». Le banc de la rue Louis Delgrès est le premier installé hors de l’Amérique en hommage à l’officier martiniquais de Napoléon 1er qui s’était insurgé contre la volonté de l’empereur de réinsérer l’esclavage dans la loi.

Fervente lectrice de l’oeuvre de Toni Morrison depuis la lecture de « Beloved » il y a une vingtaine d’années, Cécile Zanibelli a découvert le banc au cours de ses balades dans le quartier. Et a imaginé son premier projet avec deux classes de CM2 autour du discours de Stockholm de la prix Nobel de littérature en 1993. Fort de l’appui de la mairie du 20ème arrondissement, la comédienne met en place « Banc de livres ». « L’idée est de s’asseoir sur le banc et de lire aux passants des extraits de Toni Morrison ». Lire à voix haute séduit et agrège un travail avec des associations engagées auprès de personnes âgées, mais aussi avec une structure théâtrale Les plateaux sauvages.

Les oubliés de l’histoire chers à Toni Morrison

Des ateliers qui s’ouvrent petit à petit à des publics très divers dont des jeunes du quartier. Ceux qui le souhaitent puisent dans la très riche sélection des textes de Toni Morrison et se l’approprient en lisant à haute voix pour une personne assise sur le banc. « Ils sont là pour le plaisir et l’envie de partager un extrait qui les touche à quelqu’un d’autre. Son écriture est tellement puissante, que chacun peut s’identifier » glisse Cécile Zanibelli qui explique cet attrait grâce au pouvoir extraordinaire de conteuse de l’Afro américaine. « Elle raconte l’histoire de gens dont on ne parle pas, les oubliés de l’histoire ».

Car au-delà des questions raciales, Toni Morrison parle des minorités et des femmes, une intersectionnalité qui faisait défaut dans la littérature. Elle a écrit parce qu’aucun roman de l’époque ne la concernait en tant que jeune femme noire vivant aux Etats-Unis rappelle l’initiatrice du projet. « La plupart de ses personnages vivent dans des endroits où il y a des minorité blanches, des minorités noires, et leur puissance parle à tout le monde, car l’écrivaine parle de hiérarchie de classes, de genre et de couleur ».

Un banc de livres, accès libre samedi et dimanche à partir de 15h 30, jardin Toussaint Louverture, 47 rue des Cendriers, 75020 Paris.

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