QUI EST ROBERTA GONZÁLEZ L’ARTISTE PHARE DES JOURNÉES DU MATRIMOINE 2022 ?

Roberta González
©A. de Gamboa, R. Gonzalez atelier, 1964

Pour la 8ème édition des Journées du Matrimoine du 10 au 18 septembre, le mouvement HF met en lumière la personnalité et le travail de la peinteresse catalane Roberta González (1909-1976), contemporaine de Picasso pour une redécouverte de son oeuvre. Amanda Herold-Marme, commissaire de l’exposition qui lui est consacrée à l’Espace des Femmes – Antoinette Fouque évoque son parcours.

Est ce qu’on dire que Roberta González est atypique dans son parcours d’artiste ?

Son enfance est exceptionnelle. Elle a grandi dans une enclave catalane, son père Julio González, peintre garde tous ses dessins d’enfance et les montre à Picasso, ami de longue date. Toute la famille de Roberta vivait de l’artisanat et était dans la création. Roberta a été encouragée lorsqu’elle a décidé de vivre à Paris pour devenir une artiste.

Son père lui disait : « tu seras peintre et tu réaliseras en tant que peintre ce que ni ton oncle, ni moi-même, ne sommes parvenus à exprimer en peinture ». Plutôt rare pour l’époque ?

Oui et ce qui est intéressant, c’est que tout en ayant du succès de son vivant, puisqu’elle expose dès les années 50 dans des galeries, elle n’est pas intéressée par son auto promotion mais par celle de son père qui meurt en 1942 à Paris. Si aujourd’hui on considère qu’il a révolutionné la sculpture, à cette époque il commence juste à percer.

Comment a-t-elle réussi à trouver son propre style entourée de l’influence si forte de son père et de son 1er mari le peintre allemand Hans Hartung ?

Elle a débuté sa formation dans les années 20 et a reproduit le style de son père. Des traits classiques au départ, elle a été influencée par le cubisme et le surréalisme. Et puis dans la décennie suivante, Roberta s’est tournée vers les figures féminines qui prendront un aspect fragmenté et tourmenté pendant la seconde guerre mondiale. Ce n’est que dans les années 50 que prend forme son envie de trouver sa propre voie : «Humaniser l’abstraction». Concrètement cela se traduit par une oeuvre plus onirique. Des masques, des flèches, des oiseaux trouvent leur place dans une oeuvre de plus en plus abstraite.

Roberta Gonzalez a eu une vie sociale importante ?

Elle est tous les jours dans des vernissages, elle écrit quotidiennement dans son journal et n’aura de cesse de parler de l’oeuvre de son père en oubliant la sienne. Roberta écrira tout au long de sa vie aux musées, aux conservateurs pour communiquer sur le travail de son père qui va acquérir une notoriété internationale, notamment grâce aux oeuvres dont elle va faire don à des collections.

La guerre a marqué son oeuvre ?

La guerre fait partie de sa vie, la seconde guerre mondiale et la guerre d’Espagne. Mais Roberta n’a jamais été politisée. Ses oeuvres portent une tristesse car la guerre d’Espagne a coupé sa famille de ses racines. Mais ce n’est pas la seule raison, la perte de son père et l’impossibilité de se rendre à ses obsèques à Paris a influencé son oeuvre. Mais elle avait beaucoup d’humour. Elle a illustré un livre de recettes humaines écrites par des animaux avec des titres très drôles : «Croquettes de grand collectionneur à la sauce nantaise».

Son oeuvre est à découvrir du 8 au 30 septembre 2022 –

Espace des femmes – Antoinette Fouque – 35, Rue Jacob -75006 Paris

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