INÉGALITÉS SALARIALES : ET SI ON S’INSPIRAIT DES SOLUTIONS QUI MARCHENT AILLEURS ?

Inégalités salariales

Chaque année, le collectif Les Glorieuses rappelle avec le #8Novembre16h48 qu’à partir de cette date, les femmes en France travaillent « gratuitement » jusqu’à la fin de l’année en raison des inégalités salariales. Alors que cet écart persiste, d’autres pays ont pris des mesures audacieuses pour garantir une meilleure équité.

En France, le 8 novembre marque chaque année le moment où les femmes commencent à travailler «gratuitement» jusqu’à la fin de l’année en raison de l’écart salarial. Si cet enjeu reste pressant dans l’Hexagone, d’autres pays ont mis en place des initiatives innovantes et parfois audacieuses pour combattre les inégalités salariales. Voici quelques exemples inspirants qui pourraient servir de modèles pour réduire durablement l’écart de rémunération entre les sexes.

Islande : la transparence salariale obligatoire

L’Islande est l’un des pays les plus avancés en matière d’égalité salariale. En 2018, elle est devenue le premier pays au monde à rendre illégal tout écart salarial entre les sexes pour les entreprises de plus de 25 employés. Une certification obligatoire exige que les entreprises prouvent que leurs pratiques salariales respectent l’égalité. En cas de défaut, elle encourt des modifications substantielles. Cette approche proactive responsabilise les employeurs et assure une égalité salariale efficace. En rendant obligatoire la transparence salariale, l’Islande inspire d’autres nations et prouve que la régulation peut être un outil efficace contre les discriminations.

Canada : des incitations financières pour encourager les entreprises exemplaires

En 2021, le Canada a franchi une étape majeure avec l’entrée en vigueur de la Loi sur l’équité salariale, une mesure visant à combler l’écart de rémunération entre les sexes dans les secteurs sous réglementation fédérale. Concrètement, cette loi impose aux employeurs de plus de 10 employés de mettre en place un plan d’équité salariale pour garantir des salaires égaux pour des postes de valeur équivalente. Par exemple, dans une entreprise de télécommunications, un poste d’assistant administratif occupé majoritairement par des femmes doit recevoir une rémunération comparable à celle d’un technicien, souvent masculin, si leurs responsabilités et niveaux de compétence sont évalués comme équivalents. Cette loi oblige également les entreprises à revoir régulièrement leurs pratiques et à publier des rapports transparents sur les écarts salariaux, renforçant ainsi la responsabilité.

Suède : des congés parentaux partagés

La Suède est souvent citée comme un modèle en matière de congés parentaux égalitaires. En offrant un congé parental payé de 480 jours par enfant, dont au moins 90 jours sont réservés à chaque parent, le pays favorise un partage équilibré des responsabilités familiales. Résultat : les mères s’absentent moins longtemps et subissent moins les répercussions sur leur carrière. Ce modèle réduit l’écart salarial en rendant les interruptions de carrière moins genrées et en permettant aux femmes de progresser dans leur carrière au même rythme que leurs collègues masculins.

Allemagne : la loi pour plus de transparence salariale

En Allemagne, la loi sur la transparence salariale (Entgelttransparenzgesetz) permet aux employés de connaître la rémunération moyenne de leurs collègues du sexe opposé exerçant des fonctions comparables. Cette loi encourage une culture de transparence et permet aux employés de négocier leurs salaires en toute connaissance de cause. Bien que cette loi ne s’applique qu’aux entreprises de plus de 200 salariés, elle contribue à réduire les inégalités salariales en sensibilisant les employeurs et en facilitant la négociation pour les salariés.

Australie : des audits salariés et des objectifs de diversité

En Australie, les entreprises sont encouragées à effectuer des audits salariés annuels et à publier des rapports de diversité. La Workplace Gender Equality Agency (WGEA) recueille les données de ces rapports et met en évidence les bonnes pratiques, permettant aux entreprises d’identifier et de corriger les disparités. De plus, certaines entreprises australiennes se fixent des objectifs de diversité de genre pour s’assurer d’une représentation équitable des femmes dans les postes à responsabilité.

Espagne : la revalorisation des métiers féminisés

En Espagne, des efforts ont été faits pour revaloriser les métiers traditionnellement féminins, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Des augmentations salariales spécifiques sont octroyées dans ces secteurs pour réduire l’écart de rémunération globale entre les hommes et les femmes. Cette stratégie reconnaît la valeur de ces professions, majoritairement occupées par des femmes, et leur accorde la place qu’elles méritent dans l’économie.

Nouvelle-Zélande : la discrimination salariale déclarée illégale

La Nouvelle-Zélande a adopté une approche légale stricte : les employeurs qui ne respectent pas l’égalité salariale sont passibles de sanctions importantes. Les entreprises doivent prouver que les différences de salaire sont justifiées par des qualifications, des performances ou des niveaux d’expérience, et non par le genre. Le gouvernement néo-zélandais surveille également les écarts salariaux dans les entreprises publiques, rendant les données accessibles au public. Cela crée un environnement où l’inégalité est non seulement inacceptable, mais également visible aux yeux de tous.

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