Les élections législatives ont établi un record historique avec l’élection de 73 Japonaises. Pourtant, malgré cette avancée, les candidats ont dû faire face à des questions sexistes, comme « Qui va garder vos enfants ? », révélant la persistance des stéréotypes de genre dans la société japonaise.
Le 27 octobre 2024, le Japon a connu des élections législatives marquées par une avancée notable en matière de représentation féminine. 73 femmes ont été élues à la Chambre des représentants (sur 722), établissant ainsi un record historique. Bien que ce chiffre soit encore loin de la parité, il représente une nette par rapport aux précédents 9,7 % obtenus lors des élections de 2021. Ce contexte politique souligne l’évolution de la place des Japonaises dans les institutions et témoigne des efforts déployés pour encourager leur participation à la vie publique, malgré un environnement souvent hostile.
Cependant, malgré ces avancées, les candidats ont dû faire face à des interrogatoires sexistes durant leur campagne, notamment la question récurrente : « Mais qui va garder vos enfants ? ». Cette question, rarement posée à leurs homologues masculins, souligne les stéréotypes de genre profondément ancrés dans la société japonaise. Nombreuses sont les femmes politiques qui ont rapporté avoir été confrontées à ce type de remarques, souligant une perception encore très traditionnelle des rôles familiaux.
Le long parcours des Japonaises vers une vie professionnelle
Face à ces défis qui se posent à toutes les femmes qui souhaitent poursuivre une carrière, quelque soient leur nationalité certaines élues ont proposé des mesures pour faciliter la conciliation entre vie professionnelle et familiale, comme la mise en place de structures de garde d’enfants adaptées aux horaires des parlementaires ou la promotion de politiques favorisant l’équilibre entre travail et vie personnelle. Ces initiatives visent à créer un environnement plus inclusif et à encourager davantage les femmes à s’engager en politique.
« En politique ou au Parlement, largement considérés comme des lieux de travail masculins, il est extrêmement important que les femmes montrent leur présence et fassent entendre leur voix. » expliquait la parlementaire Chinami Nishimura du Parti constitutionnel démocrate du Japon. Dans un très long article, Miura Mari, professeur de sciences politiques à l’Université Sophia, analyse la lente évolution de la société. « Il ne suffit pas de nommer une ou deux femmes au conseil d’administration, au cabinet ou pour représenter un média. Cela ne mène qu’à des mesures symboliques. Le véritable résultat sera un changement dans la structure du pouvoir ».