Les femmes de plus de 40 ans redeviendraient-elles visibles ? C’est le parti pris de la styliste américaine Batsheva Hay qui a pratiqué un casting de rue pour trouver ses mannequins lors de la dernière fashion week de NewYork.
Connue pour un style qui remixe les codes emblématiques de l’enseigne britannique Laura Hasley, la créatrice de mode Batsheva Hay a fait un choix radical lors de son dernier défilé à New York le 13 février. Sur le catwalk seules des femmes de plus de 40 ans ont défilé. Une volonté affirmée que la styliste justifie sur son rapport à l’âge. « Parce que j’ai 42 ans et que le vieillissement est une grande préoccupation pour moi et mes amies.» rapporte le New York Times avant de conclure « C’est un sujet d’inconfort dans la mode ».
«J’ai l’impression qu’au fur et à mesure que je grandis et que j’évolue, l’industrie de la mode n’aime pas nécessairement les femmes qui vieillissent » a confié Batsheva Hay. Une fine observation qui l’a conduiteà renverser les codes en mettant en visibilité des femmes de plus de 40 ans que la mode refuse de montrer. La styliste a recruté ses mannequins dans la rue, et à profiter de l’invisibilité de cette population dans la mode pour libérer sa créativité. « L’un des aspects de l’oubli ou de l’invisibilité est que l’on peut faire ce que l’on veut, et c’est en fait assez amusant ».
Avec ou sans maquillage, cheveux gris ou pas, les femmes de 40 ans et + ont défilé sans essayer de ressembler aux mannequins professionnels. « Je ne veux pas que l’on ait l’impression que les mannequins essaient de paraître plus jeunes » a souligné la créatrice de mode qui s’est réjouit de la liberté prise par les femmes lorsqu’elles vieillissent. « Les personnes âgées sont bien plus punk » titrait The Guardian pour parler de ce défilé, reprenant l’une de ces citations.
Une liberté de ton et de choix vestimentaires retrouvés marque un aspect positif insoupçonné de l’invisibilisation des femmes vieillissantes.