Le concours International de Cheffes d’Orchestre La Maestra a été lancé en 2019 par la Philharmonie de Paris et le Paris Mozart Orchestra. Une initiative commune pour mettre en lumière les femmes cheffes d’orchestre qui peinent à se faire une place dans un univers très masculin.
La part des femmes à la tête des orchestres permanents progresse mais faiblement constatent les initiateurs du concours. « Alors que seuls 4,3% des orchestres dans le monde étaient dirigés par des femmes en 2018, nous n’en sommes aujourd’hui qu’à 8% » cite les organisateurs de l’évènement sur leur site. Loin de la parité ! Par ailleurs, les meilleurs orchestres mondiaux sont exclusivement dirigés par des hommes.
Cette année, Nathalie Stutzmann, 58 ans présidera le jury du concours. La cheffe d’orchestre a éprouvé la difficulté du parcours, chanteuse soprano passé contre alto puis cheffe d’orchestre, la musicienne explique à Radio France en 2021 : « Le rêve de diriger, il est toujours resté dans un coin de mon cerveau. J’ai juste attendu le moment qui me semblait propice au niveau des changements de la société, tout simplement. ». Un role model qui insuffle de l’espoir pour toutes celles qui souhaitent se lancer et en particulier auprès des 14 candidates internationales qui se participeront à cette nouvelle édition du concours.
Les lauréates et demi finalistes bénéficieront d’un accès à l’Académie La Maestra conçue pour accompagner les cheffes dans la construction de leur parcours professionnel. la cheffe Claire Gibault, à l’initiative du concours soulignait lors de la première édition: « Ce sont des hommes qui sont à la tête des grandes institutions musicales, et donc ils engagent plus d’hommes que de femmes. Parce que c’est leur réseau, parce que ce sont leurs habitudes ».
Les musiciennes classiques passées à la postérité sont rares. Pianiste, organiste, cheffe de chœur, cheffe d’orchestre et compositrice française, Nadia Boulanger connait une notoriété inédite dans les années 30. Un plafond de verre en grande partie liée à la misogynie crasse de leur collègue masculin. Au titre des biais sexistes, les propos hallucinants en 2013 de Bruno Mantovani, compositeur, chef d’orchestre et directeur du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. « Il y a aussi le problème de la maternité qui se pose, une femme qui va avoir des enfants va avoir du mal à avoir une carrière de chef d’orchestre, qui va s’interrompre du jour au lendemain pendant quelques mois, et puis après j’allais dire vulgairement assurer le service après-vente de la maternité, élever un enfant à distance ce n’est pas simple ».