EN ISRAËL TOUJOURS PAS DE CANDIDATES SUR LES LISTES ULTRA ORTHODOXES

jaipiscineavecsimone_actu_élection_Israel

Les israéliens sont appelés aux urnes demain mardi 9 avril pour renouveler le Parlement. Malgré une décision de justice, les femmes ne sont toujours pas autorisées à figurer sur la liste des partis ultra orthodoxes.

Rien n’y fait, même pas la Cour Suprême qui a condamné récemment l’un de ces partis ultra orthodoxes pour discrimination. La Haute Cour de Justice a en effet ordonné au mois de janvier au parti Agoudat Israël (Union d’Israël) de se mettre en conformité avec la loi, en autorisant les femmes à se présenter aux élections. Le règlement de ce parti stipule que seuls les hommes sont autorisés à se présenter aux élections. Toutefois, la formation avait accepté de se mettre en conformité avec la loi à l’issue d’une très longue bataille juridique.

Une longue bataille juridique

Selon le site The Times of Israël, une plainte avait été déposée par des groupes de femmes dont des ultra orthodoxes. Le parti n’a cependant pas l’intention d’appliquer ces nouvelles règles. « Nous respecterons les instructions de la Haute-cour en modifiant les termes des règles du parti parce que ce sont des sémantiques sans réelle signification (…) Les choses ne changeront pas dans les décennies à venir ». Circuler il n’y a rien à voir ! Pour les plaignantes, la décision de la Cour Suprême ouvre la porte à « un début de processus » de reconnaissance.

Nous essayons d’ouvrir l’esprit des femmes ultra-orthodoxes sur le fait qu’elles ont des droits, qu’elles ont des droits civils. Nous sommes les dernières suffragettes.

Estee Rieder Indursky

Les activistes du mouvement Nivcharot s’organisent. L’organisation des femmes ultra orthodoxes se définit comme « des suffragettes » du 19ème siècle. Leurs représentantes, Esty Shushan et Estee Rieder Indursky ont soutenu la pétition lancée contre les règles internes des partis ultra orthodoxes. « J’ai réalisé qu’il devait y avoir une voix publique [pour les femmes]. Sur le plan public, nous sommes invisibles (…) Nous sommes ici et vous nous avez oubliés » rapportait The New York Jewish Week à cette époque. En 2013, Esty Shushan, fille de rabbin avait ouvert une page Facebook intitulée « Pas éligible, pas électrice ». Aujourd’hui l’activiste tente d’inscrire des femmes ultra orthodoxes sur les listes des partis traditionnels. Pour l’heure deux femmes y sont parvenus, dont une en position éligible comme le souligne France Info.

« Ce n’est pas ce que vous pensez, c’est juste un monde sans femmes »