Après 35 ans passé dans la presse féminine, la journaliste Corine Goldberger a co-créé avec Thierry Ohayon un podcast qui parle d’éducation financière aux femmes. Une brique pédagogique indispensable pour atteindre l’égalité femme homme.
Les conséquences de l’ignorance des femmes en matière d’argent sont la source des inégalités entre les hommes et les femmes affirme l’ex cheffe de la rubrique société de Marie-Claire. Un constat qui a présidé à la création du podcast « Argent: parlons cash les filles! » co-fondé avec Thierry Ohayon co-auteur de «Les filles, Osons parler argent ».
Corine Goldberger ambitionne de créer un dialogue intergénérationnel sur ce sujet. « Je m’intéresse au sujet de l’argent à tous les niveaux de la vie des femmes même si j’ai un prisme sur les femmes de la cinquantaine car elles ont des filles trentenaires ». Transmettre pour éduquer et mettre fin à une disparité économique qui démarre tôt et s’amplifie à toutes les étapes de la vie des femmes. « Elles peuvent recevoir de grosses sommes, des primes de retraite, de licenciement, des héritages dont elles ne savent pas nécessairement quoi en faire une fois le plafond du livret A atteint ».
Des inégalités de patrimoine
La journaliste constate régulièrement auprès de son entourage féminin un défaut d’information sur les choix financiers qui s’offrent à elles, et cela tout particulièrement en matière de constitution de patrimoine. « Lorsque des femmes reçoivent un héritage qui va participer à acheter la résidence principale, peu envisage ce qui se passe en cas de divorce sous le régime de la communauté des biens ». Un cas typique d’appauvrissement selon elle.
Les femmes doivent se constituer un patrimoine pour financer leur éventuelle dépendance future assure Corine Golberger. Mais considérer la vieillesse est encore un sujet tabou regrette-t-elle. « Pourtant, il faut envisager que l’on puisse être contraint de quitter son logement pour un EHPAD dont les coûts restent exhorbitants pour beaucoup et dans ce cas ce sont majoritairement les filles qui gèrent la dépendance des parents ». Aujourd’hui le patrimoine est considéré le plus souvent comme une transmission nécessaire à ses enfants, avec toujours en filigrane un aspect sacrificiel.
Parler d’argent au sein de la famille est plus tabou que le sexe estime la journaliste qui préconise d’éduquer dès l’école. « On apprend les théories économiques de Keynes mais on ne parle pas de budget ni d’investissement personnel ». Par ailleurs, le discours devrait venir aussi de la presse féminine dont elle regrette le prisme trop étroit. « Aujourd’hui l’égalité salariale est le sujet mis en exergue, mais les femmes qui deviennent indépendantes, consultantes ou free lance passent sous les radars souligne la créatrice du podcast. On ne parle pas de celles qui lancent leur petites entreprises, on ne s’intéresse qu’aux startuppeuses, comme si c’était ça le quotidien de l’immensité des françaises de la classe moyenne».