Valérie Domain a lancé Àblock, un média en ligne qui s’intéresse à la place des femmes dans la société sous le prisme du sport. Enquêtes, reportages et portraits composent une grille de lecture engagée qui inspire aussi bien les femmes que les hommes.
Une vie de journaliste bien remplie et un divorce ont conduit Valérie Domaine a réinventé sa vie professionnelle. A 49 ans, l’ex directrice de la rédaction du site auféminin.com fait entrer le sport dans sa vie. « Je me suis demandée comment j’allais réinventer ma vie. J’étais à un moment où tout était possible » explique la fondatrice de l’agence éditoriale Creative CulturElle. Consultante éditoriale pour l’Equipe, le sport s’immisce déjà dans son univers. Au fur et à mesure que se dessine de nouveaux projets, elle constate un décalage entre son état d’esprit optimiste et sa condition physique. « Mon esprit de renouveau avait pris le pas sur un corps qui n’était plus celui que je voulais ». Dont acte.
Le sport pour reprendre confiance
Pour l’inspiration, pas besoin de chercher très loin. Ses fils lui donnent la motivation nécessaire. « Mes enfants ont été mes models a ce moment là, j’ai commencé à faire du sport alors que je faisais partie de celles qui avaient une carte de club, et laissaient tomber au bout de 3 mois » ! Persévérante, Valérie Domain enchaine les entrainements et pratique le cross-fit, discipline cardio mixant haltérophilie et gymnastique. « Cette pratique m’a donné beaucoup de confiance en moi, le sport m’a remise debout » assure la nouvelle pratiquante qui y voit un message à diffuser largement. « La meilleure façon de le faire passer c’est en faisant mon métier ». Áblock est en train de naitre.
C’est intéressant de voir comment les femmes dans le milieu sportif arrive à prendre leur place ou pas. Àblock est un site sur la société via le prisme du sport.
Àblock média sociétal
Une gestation de deux ans conduit l’éditrice de presse à décliner un angle éditorial sociétal. Passée par les rédactions numériques de Gala et de l’Obs, la journaliste choisit de lancer son média sur le web. Un moindre coût que le papier et des collaborations puisées au sein de son agence confirment le choix du support. « Je voulais donner la parole aux pratiquantes, faire des enquêtes sur la place de la femme dans le sport. Je pense que les rôles models ne sont sont pas toujours là où on croit. Les femmes qui travaillent toute la journée et qui vont quand meme faire leur sport c’est aussi important pour l’inspiration que des championnes ». A moins que celles ci se battent pour l’égalité salariale glisse l’entrepreneuse.
Sous titré « le sport qui fait bouger les lignes », Àblock dévoile le sport comme un outil d’émancipation pour les femmes. Lorsque Valérie Domain s’intéresse aux pratiquantes, elle cherche dans chaque histoire le déclic, « ce que le sport apporte dans leur vie ». Il n’est jamais question de résultats. Chaque histoire raconte des dépassements physiques transposables dans la vie. « En se confrontant à ses propres freins, on arrive à les dépasser dans toutes les sphères de sa vie. Par exemple s’imposer dans une réunion où les hommes m’interromptent tout le temps ». Pas question pour autant de penser le site comme exclusivement féminin. « Quand je fait un sujet sur les boxeuses au Mozambique je pense que ça peut intéresser aussi les hommes ».