Jusqu’à la semaine dernière Wikipédia ne recensait que 17% de profils féminins sur son site. Ce déséquilibre soulevé par la BBC le 7 décembre dernier a suscité l’ organisation d’un évènement baptisé #edit-a-thon. 100 femmes contributrices dans 13 pays ont au cours d’une seule journée élargi les contenus de l’encyclopédie collaborative sur le web. Au total, 400 bios ont été ajoutées ou enrichies.
Avec le #100WomenWiki de nouvelles biographies sont apparues. La chanteuse française Christine and the Queens entrée sous son véritable nom Eloïse Letissier, mais aussi Mercedes Doretti, anthropologue argentine connue pour avoir contribuer à recueillir des preuves légales en matière criminelle, ou bien encore La Donna Brave Bull Allard, activiste engagée contre l‘oléoduc Dakota Access aux Etats-Unis. Un coup de jeune qui n’oublie pas pour autant des femmes à l’influence réelle telle que la cryptographe Helen Nibouar, une pionnière dans l’art de casser des codes pendant la seconde guerre mondiale ou Kathryn McDowell, directrice générale du London Symphony Orchestra.
Sur le principe « tag a friend » les heureuses élues l’ont été par des femmes engagées et des volontaires qui ont travaillé dans les rédactions de la BBC. Amal Clooney met à l’honneur l’activiste Nadia Murad Yazidi, échappée des geôles de l’Etat Islamique en Irak. A Jérusalem, parmi les 4 profils retenus, Tamar Ariel, la première femme de confession juive pilote dans l’armée de l’air israélienne. en Inde, les journalistes de la BBC ont planché sur le profil de Mishi Choudary, avocate travaillant sur les questions relatives aux droits et aux libertés sur le web. A la manière d’un gigantesque puzzle de 400 pièces dont chaque morceau se dessine aux quatre coins du monde, l’initiative de la BBC contribue à réduire l’écart entre le nombre d’hommes et de femmes répertoriés.
Le fondateur de Wikipédia, Jimmy Wales reconnait que les contributeurs de l’encyclopédie sont majoritairement masculins, (16% seulement de femmes). Exception notable parmi ces chiffres consternants, le Pays de Galles affiche un taux de 42% de femmes sur ses pages en gallois. Ce dont se réjouit la journaliste Rachel Flint. Cependant l’opération s’est heurtée à des résistances, notamment en Turquie, où l’éditeur de Wikipédia a été suspendu pour 6 mois suite à l’ajout de neuf profils féminins.
On Welsh Wikipedia 42% of profiles are women – the highest percentage in the world